Un lieu qui est loin d’être idéal
Cela fait pas mal d’années que j’ai un potager, mais je suis parti de loin :

- Un sol caillouteux où je ne peux pas enfoncer une fourche sans buter sur un galet. J’en ai tamisé une partie avec beaucoup de peine mais cela valait le coup.
- Une terre argileuse qui se tasse rapidement quand il pleut et qui devient dure comme du béton en été (difficile d’y faire pousser des carottes !).
Mais j’ai réussi à améliorer ma terre grâce aux engrais verts, composts et paillis et je suis passé d’un sol pauvre et compact à un sol aéré et riche en humus.
- Un climat toulousain où le printemps reste interminablement froid et humide et où l’été arrive d’un coup, avec peu de pluies et un vent chaud qui dessèche les cultures (en revanche nous avons toujours de beaux automnes).
Le climat étant la seule chose que l’on ne peut pas changer au potager, j’ai remédié à cela en mettant en place un paillis permanent, et j’ai construit un carré potager à réserve d’eau (pour récolter des salades même en période de sécheresse).
- Une surface qui n’est pas énorme (50 m²) et qui est à l’ombre de la maison une partie de la journée. C’est en ayant ce genre d’inconvénients que je me suis mis à chercher des solutions et j’ai trouvé des techniques pour faire pousser certains légumes verticalement (comme les concombres ou les potirons) et gagner de la place.
Après avoir tâtonné de nombreuses années, j’ai enfin réussi à m’organiser pour bien gérer les enchaînements entre les légumes qui tolèrent la mi-ombre (pommes-de-terre, betteraves, salades…) et ceux qui ont besoin du plein soleil.

Bref un potager qui n’était pas idéal au départ mais que j’ai su améliorer au fil des ans, et dans lequel je ne m’ennuie jamais parce qu’il m’apprend sans cesse de nouvelles choses.
Du coup, mon potager (je devrais dire mes potagers) évoluent en permanence et ils se composent en ce moment :
- d’une surface de 50 m² où je cultive sans travail du sol,
- de 10 mètres linéaires de plates-bandes que j’ai converties en potager le long d’une clôture (très pratique pour faire grimper certains légumes),
- d’un carré potager (un rectangle en fait) de 2 m², surtout utilisé pour avoir des salades toute l’année car il possède une réserve d’eau intégrée,
- et le petit dernier : essai d’une butte avec du bois enterré au fond, pour réguler l’humidité et entretenir la fertilité.
- Ah, j’allais oublier une petite rocaille en escalier où je fais pousser les herbes aromatiques.

Les limites du jardinage biologique
Dès le début, j’ai jardiné bio grâce à l’exemple de ma mère qui s’est intéressée au mouvement biologique dès les années 80.
Sauf qu’en bio, certains produits chimiques (d’origine naturelle certes) sont tout de même autorisés : la bouillie bordelaise contre les maladies fongiques, le pyrèthre comme insecticide à large spectre, et d’autres encore.
Malheureusement ces produits ont une action beaucoup plus violente qu’on ne le pense : ils détruisent nombre d’insectes utiles et de micro-organismes qui vivent dans le sol et qui permettent d’entretenir sa richesse.
Pour moi c’est clair, je ne veux pas polluer la terre de mon potager, ni détruire la biodiversité qu’il abrite. En plus, je suis persuadé que les produits chimiques ont un effet néfaste sur la santé, et je ne veux pas mettre en danger la mienne ni celle de mes enfants.
Le virage vers le sol vivant
Petit à petit j’ai été sensibilisé à l’importance d’avoir un sol vivant, en suivant des formations, notamment avec Gilles Domenech, créateur du site JardinonsSolVivant.fr , et avec Bernard Bertrand, fondateur des Éditions du Terran). J’ai aussi été formé à la science du jardin par le CFPPA d’Aix-Valabre.
Je suis surtout un lecteur avide de toutes les méthodes de cultures possibles qui ont été décrites par quelques auteurs dans leurs livres.

Dans mon potager au cours des années passées, j’ai essayé successivement : les cultures associées en suivant la méthode Gertrud Frank, le potager naturel avec Jean-Marie Lespinasse, j’ai fait une petite bifurcation vers le potager en carrés d’après Mel Bartholomew, puis je suis revenu à la culture sur compost vert de Dominique Soltner, la phénoculture inventée par Didier Helmstetter, la permaculture de Bill Mollison et les buttes avec Richard Wallner de la ferme Au Petit Colibri !
En fait je suis un éternel curieux et ma soif d’apprendre n’a d’égale que mon désir d’améliorer et de simplifier les choses au potager. Et quand j’écris des articles ou des guides pratiques, cela m’aide beaucoup à mettre de l’ordre dans toutes ces trouvailles, afin que les autres jardiniers puissent les appliqur à leur tour.
La raison d’être de ce blog
Saviez-vous qu’avant de m’occuper à plein temps de Potager Durable, j’avais un travail très prenant dans un grand groupe informatique ? Bon je l’admet, j’ai encore un petit penchant pour la programmation mais je me soigne 😉.
Pendant de longues années, j’ai eu droit tous les matins à des trajets dans les embouteillages, à des réunions sans queue ni tête et j’avais de plus en plus de mal à trouver un sens aux tâches qui m’étaient demandées.
En parallèle, j’avais commencé à créer le blog Potager Durable comme un hobby, et le fait de partager ma passion du potager dans le but d’aider les autres fut probablement salutaire pour garder le moral.
À ma grande surprise, le blog a décollé assez rapidement (c’était en 2011), et à la demande générale de mes lecteurs, j’ai mis en vente mon premier guide pratique (sur la culture des tomates au naturel) l’année suivante, ce qui a fait naître en moi l’espoir d’arriver à en vivre un jour.
J’ai franchi le pas en 2015 en prenant la décision (pas facile) d’abandonner un poste bien payé pour faire une reconversion et me mettre à gagner ma vie grâce à mon blog. Enfin pas exactement le blog, qui donne et qui donnera toujours des conseils entièrement gratuits. C’est plutôt par la vente des guides pratiques que j’ai écrits.
Nous voici quelques années plus tard, et après avoir sorti plusieurs livres (dont deux édités chez Larousse) ainsi que des cours en vidéo, le pari est tenu et la création de mon propre emploi permet maintenant de subvenir aux besoins de ma famille (qui compte deux ados à la maison).
Désormais, je ne dirais pas que je me sens investi d’une mission, ce serait un peu prétentieux. Mais mon but c’est de faire partager ma passion du potager naturel au plus grand nombre de personnes. En leur faisant bénéficier du savoir et de l’expérience que j’ai acquise (et je continue d’apprendre tous les jours).
En particulier il y a une chose qui me tient à cœur : donner l’envie de démarrer un potager à ceux qui n’en ont pas encore, pour que beaucoup de gens puissent reprendre en main leur alimentation. C’est ma petite contribution pour avancer vers un monde plus harmonieux.
Précisions importantes
Tout ce que vous allez trouver sur ce blog est issu de ma propre expérience du jardinage (et plus particulièrement du potager), mais aussi de celle de jardiniers, de chercheurs, d’apprentis-permaculteurs de tous les pays du monde.
Je ne prétends absolument pas posséder le savoir universel ou la vérité absolue sur la culture des légumes. Les articles que j’écris, même s’ils sont basés sur une solide expérience d’une bonne vingtaine d’années dans ce domaine, ne reflètent que mon avis et ma vision du jardinage, et parfois celle des auteurs que je prends comme exemple.
Il ne faut surtout pas prendre tout ce que je dis au pied de la lettre, mais tester par vous-même dans votre jardin, les différentes techniques dont je vous parle ici.
Je vous raconterai aussi mes erreurs et mes échecs, car j’ai le goût de l’expérimentation.
D’ailleurs, vous êtes encouragé(e) à participer à la discussion en écrivant un commentaire en bas des articles de ce blog…
J’espère que vous aurez autant de plaisir à me lire que moi à vous faire partager mes découvertes.
Je vous souhaite une nouvelle fois la bienvenue ici, et je serais très heureux de faire un bout de chemin avec vous au pays du potager durable.
– Nicolas Larzillière
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