Dans cet article, vous allez voir comment j’ai changé toute la terre de mon bac potager à réserve d’eau.
Tout d’abord, je vais vous expliquer pour quelle raison la terre a besoin d’être changée après 5 années d’utilisation.
Ensuite je vais vous montrer comment je procède : je vais d’abord enlever toute la terre qui se trouve dans le bac. À ce moment-là, une mauvaise surprise m’attend, ce qui me demandera un travail que je n’avais pas prévu du tout !
Puis je remplirai le bac avec la nouvelle terre, enfin plutôt un mélange de terre et d’amendement, et vous allez découvrir la combinaison que j’ai choisie.
Toutes ces opérations nous permettront d’examiner de près le système de réserve d’eau. On regardera si la bâche est toujours étanche, les deux trous de vidange et le tuyau spécial pour le remplissage.
Allez, on se met au boulot ! Première étape : vider la terre usée.
Avertissement important
Je suis un fervent adepte du potager sol vivant, ce que je pratique dans mon potager principal.
Ici, je présente un petit rectangle potager expérimental à réserve d’eau, qui va me permettre de cultiver les deux légumes que j’ai beaucoup de mal à réussir durant les étés chauds et secs de ma région toulousaine : les radis et les laitues.
Avec une bâche étanche au fond, il est tout à fait normal que les vers de terre et autre microfaune soient très peu présents, et je l’assume totalement.
Comme d’habitude, vous pouvez cliquer sur les images pour les voir en grand.
Pourquoi vouloir changer la terre ?
Commençons par faire un petit rappel sur l’historique de ce rectangle potager : ses dimensions sont 1,20 m sur 1,80 m. Tout a commencé en 2015 avec l’envie de faire un petit carré potager pour avoir quelques salades proches de la maison, le potager principal étant situé de l’autre côté du jardin.
Bien vite je déchante car dans ma région toulousaine peu pluvieuse, la terre se dessèche trop vite. En 2017, je décide alors de tout défaire et de mettre un place un système à réserve d’eau. Si vous voulez voir comment j’ai fait, rendez-vous dans cet article.
Depuis ce moment-là, ce petit potager m’a donné entière satisfaction avec de belles récoltes de radis au printemps et de laitues en été, même lors des différents épisodes caniculaires que nous avons subits.
Néanmoins à partir de l’année 2022, je remarque que les cultures poussent moins bien. La terre a perdu sa belle texture grumeleuse. En été, elle forme par endroits des blocs très durs et qui ont du mal à s’imbiber d’eau. En hiver, elle reste spongieuse. Bref, la terre manque d’aération.
Comment cela s’explique-t-il ? Lors de la création du bac, je l’avais rempli avec beaucoup de terreau pour servir de support de culture, la fertilité étant assurée par un amendement acheté en sacs et constitué d’un mélange de compost et de fumier déshydraté. Sans oublier un peu de terre du jardin pour donner du corps à tout cela.
Je tiens à préciser aussi que j’avais entretenu cette fertilité en apportant chaque année une petite couche de compost en surface.
Alors que s’est-il passé ? Je vois plusieurs explications. Cette terre est peu vivante par rapport à un vrai sol. Je n’y ai presque jamais aperçu de vers de terre. Les micro-organismes sont bien présents (bactéries, champignons) mais ce qui fait défaut à mon avis, c’est toute la micro-faune qui est en charge normalement de veiller aux échanges souterrains (collemboles, acariens, nématodes, vers de terre…).
En outre, je pense que la part minérale était trop faible. En effet, pour qu’un sol fonctionne bien, il a besoin d’une certaine quantité d’argile et de sable (plus d’autres minéraux présents en petite quantité).
En fait c’est le même phénomène que l’on peut constater dans un pot de fleur ou une jardinière de balcon, phénomène qui se produit encore plus rapidement à cause du petit volume de ces contenants : à la fin de la saison, c’est rempli d’un chignon de racines et le terreau est complètement épuisé.
Vidons maintenant la terre usagée
J’ai étalé une bâche juste à côté du bac pour recueillir la terre qu’il contenait. Cette bâche sert à stocker temporairement cette terre, avant de la réemployer ailleurs au jardin. Elle permettra de récupérer jusqu’à la dernière miette de terre, mais attention à ne pas la laisser trop longtemps en place, sous peine de voir la pelouse jaunir en-dessous !
Une fois toute la terre enlevée, je pensais en avoir presque fini avec ce chantier, je croyais qu’il ne me restait plus qu’à remplir avec la nouvelle terre. Je ne me doutais pas que j’en aurais encore pour plusieurs heures de travail !
Voici les deux raisons pour lesquelles je me trompais
La première, c’est que dans le feu de l’action, au moment où je maniais vigoureusement la pelle pour vider le bac, j’ai raclé plusieurs fois avec la pelle, ce qui a égratigné le fond de la bâche, perçant quelques minuscules trous.
La deuxième chose, c’est que le bois du cadre était dans un état beaucoup plus dégradé par le temps que ce que j’imaginais. À l’époque il y a 7 ans (tout de même !), j’avais choisi ce qu’il y a de plus simple et de moins cher comme bois, à savoir de la planche de coffrage en pin de 2 cm d’épaisseur.
C’est le climat toulousain relativement sec et la présence de la bâche qui isolait le bois de l’humidité de la terre qui ont permis à ces planches de durer aussi longtemps, mais ce ne serait certainement pas le cas dans des régions plus humides.
Je me suis alors dit que comme le bac avait été vidé de sa terre, autant en profiter pour changer maintenant le cadre qui l’entoure.
Restait à choisir le nouveau matériau pour le remplacer. Reprendre de la planche de coffrage ? Avec la forte augmentation du bois qui a eu lieu ces derniers mois, je trouvais cela cher payé pour une durabilité somme toute assez moyenne.
Prendre du bois naturellement imputrescible comme du douglas ? L’épaisseur plus importante des planches disponibles, leur poids et aussi leur prix élevé m’ont fait hésiter.
J’ai finalement choisi un matériau qui a une longue durabilité, une grande légèreté car il est creux et un prix qui est contenu (mais pas donné quand même à 25€ la planche, les planches de grande largeur, ici 18 cm de large, étant les plus onéreuses) : c’est la lame de terrasse en matière composite. Il s’agit d’un mélange de fibres de bois et de plastique recyclé.
Gros plan sur le système de réserve d’eau
On m’a souvent posé la question pourquoi je n’avais pas mis de gravier au fond de ce bac à réserve d’eau, ni de feutre géotextile pour séparer la terre du gravier et éviter qu’ils ne se mélangent.
La raison en est toute simple : cela n’apporte rien !
Et j’ai pu vérifier pendant les 5 dernières années que mon système permet d’humidifier parfaitement la terre. L’effet capillarité joue à fond et l’eau est distribuée rapidement dans tout le volume de terre, sans stagner au fond.
Par contre, avec du gravier et un feutre, les inconvénients sont nombreux : le coût est plus élevé, cela occupe de la place au fond du bac, laissant moins d’épaisseur de terre pour les racines des légumes, et surtout le dernier, il se produit un effet drainant qui est tout le contraire de ce que l’on cherche à obtenir : garder la terre légèrement humide en permanence !
Le bac possède deux trous d’évacuation pour le trop-plein d’eau. Le premier trou est un trou de vidange situé au ras du sol. Il est normalement fermé d’un bouchon que j’enlève pendant tout l’hiver, saison où il pleut le plus chez moi, afin d’éviter que de l’eau stagne en permanence au fond du bac et asphyxie les racines des légumes.
Un second trou a été percé 2 cm au-dessus du niveau du sol. Il me sert à doser la quantité d’eau à chaque fois que je veux remplir la réserve pendant la belle saison. Je branche un tuyau d’arrosage et je laisse le robinet ouvert jusqu’à ce que l’eau s’échappe par le trou de trop-plein.
J’ai tourné une petite vidéo qui sera plus parlante :
Voilà, il ne reste plus qu’à remettre de la terre dans le bac, mais pas n’importe laquelle.
Quel mélange pour la terre ?
Dans un bac étanche tel que celui-ci, il ne faut pas espérer pouvoir maintenir un sol vivant tel que celui d’un potager en pleine terre. Nous allons tout de même faire du mieux possible pour satisfaire aux critères suivants :
- Rester le plus naturel possible en évitant les engrais de synthèse,
- Rester le plus soutenable possible pour la planète en évitant l’emploi de tourbe,
- Rester le plus local possible en utilisant des ressources disponibles ici-même,
- Avoir un support de culture adapté aux légumes, avec une bonne texture (ni trop compacte, ni trop friable) tout en gardant une bonne rétention d’eau.
Pour info, le volume de remplissage de mon bac est (en décimètres cubes donc en litres) de 12 x 18 x 2 = 432 litres. J’ai composé (de manière un peu arbitraire il faut le reconnaître) la recette suivante :
- Pour moitié : de la bonne terre prélevée dans mon potager principal,
- Pour un quart : du compost de plateforme,
- Pour le dernier quart : récupération de l’ancienne terre du bac.
Voilà donc le mélange de matières que j’ai choisi. C’est loin d’être la seule façon de faire et il y aurait certainement d’autres possibilités, tout aussi valables.
Pour éviter que la terre reste à nu tout l’hiver, et pour maintenir une certaine activité biologique, j’ai tout de suite planté quelques plants que j’avais en surnombre (des choux frisés et des laitues). Et sur le reste, j’ai semé à la volée un mélange de moutardes asiatiques. Comme toutes les plantes de la famille des choux (brassicacées), elles ont l’avantage de germer et de pousser très rapidement.
Conclusion
Il me reste à finir de récupérer la vieille terre qui est entreposée sur la bâche à côté du bac. Je vais simplement l’étaler sur la platebande où j’avais prélevé la bonne terre. Comme nous sommes en automne, j’y sèmerai tout de suite un couvert végétal (engrais vert féverole et moutarde). Et au printemps, une bonne couche de compost et la platebande pourra être remise en culture.
Les cultures que je fais habituellement dans le bac à réserve d’eau ne sont pas très énergivores, ce sont principalement des salades et des radis, donc la fertilité de la terre ne va pas diminuer trop rapidement.
Je compte donc entretenir cette fertilité en apportant simplement une fois par an un peu de compost fait maison (qui contient plus de microorganismes vivants que le compost de plateforme car il n’a pas chauffé contrairement à ce dernier).
Voilà on arrive à la fin, j’espère que cet article vous a plu. Si vous avez des questions sur la fabrication du bac, n’hésitez pas à les poser dans les commentaires.
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- ou une vidéo qui vous montre ce qui pousse maintenant dans mon potager (y compris les ratages et les leçons à en tirer).
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