Comme chaque année voici un petit compte-rendu des tomates que j’ai fait pousser dans mon potager en 2016. La nouveauté, c’est que j’ai essayé de greffer moi-même des plants de tomate, avec plus ou moins de succès comme vous allez le voir.
Aujourd’hui je ne vais pas vous parler de mes variétés favorites car elles ne changent pas tellement d’une année sur l’autre. Alors si vous souhaitez découvrir mes tomates préférées, je vous renvoie aux palmarès des tomates des années précédentes.
La météo de l’été 2016
Ça n’a pas été facile pour les tomates cette année (une fois de plus me direz-vous !). Ici à Toulouse, nous avons eu une météo “anti-mildiou” de la fin du printemps au début de l’automne : aucune humidité ! Pas une goutte de pluie ! La sécheresse, quoi.
Début juin les températures ont doublé d’un seul coup, passant de 14°C à 28°C. Juillet, août et septembre ont été très chauds. Et quand il fait trop chaud (au-dessus de 24), les tomates ont tendance à enrouler leurs feuilles pour se protéger, et leur développement se ralentit.
J’ai compté un seul jour de pluie en août et en septembre. Et la première pluie d’octobre n’est arrivée que le 13 ! Malgré des arrosages à la main, tous les légumes du potager ont souffert car c’est quasi-impossible d’humidifier le sol en profondeur de cette manière.
Cette année, mon premier essai de greffage
En mars j’avais semé des variétés spéciales porte-greffes. En avril, j’ai procédé au greffage de 6 plants : 2 Noires de Crimée, 2 Roses de Berne et 2 Cornues des Andes.
Vous pouvez découvrir la technique que j’ai utilisée dans ces deux articles.
Mais sur les 6 plants, le taux de succès n’a été que de 50%. Un plant sur deux a fini par mourir quinze jours après l’opération. Par chance, les trois plants survivants étaient de chacune des trois variétés !
Je pense que j’ai commis les erreurs suivantes : par rapport au diamètre de mes pinces (clips) à greffer, j’ai greffé trop tôt. La grosseur des tiges ne remplissait pas toute la pince et donc les deux portions de tiges n’étaient pas maintenues assez fermement l’une contre l’autre. Pendant les jours qui suivent, de petits mouvements sont inévitables (même en faisant attention) et la soudure ne s’est pas bien faite.
Autre point : la brumisation des plants. Il faut savoir qu’une plante coupée de ses racines (ici le greffon) peut survivre plusieurs jours du moment qu’on la brumise régulièrement avec de l’eau et qu’on la maintient dans une atmosphère humide (ici la caisse en plastique). J’ai fait cela trop longtemps je pense et les greffons sont devenus “fainéants” et n’ont pas cherché à s’alimenter avec la sève du porte-greffe.
La clé de la réussite
Un lecteur du blog, André, a eu la gentillesse de m’indiquer sa façon de faire, après avoir eu connaissance de mes déboires. Voici ce qu’il conseille :
1° Il faut que les tiges soient assez grosses pour tenir fermement dans la pince.
D’ailleurs, lors du greffage, je n’arrive plus à mettre la pince par le côté, mais suis obligé de glisser les deux tiges en long, pince ouverte.
2° Ensuite je place mes godets dans un bac de rangement translucide, couvercle fermé avec carrément 2 à 3 mm d’eau au fond, après pulvérisation d’eau sur les plants. Au bout de 5 à 6 jours, j’entrouvre le couvercle (1/3 de la surface) et au bout de 1 ou 2 heures, on voit très bien les plants déjà pris. Ce sont ceux qui sont restés droits, les autres sont fanés.
Je sors les bons, qui continuent leur vie en dehors du bac, pulvérise de l’eau sur les autres, et referme. Je renouvelle cette opération tous les 2 – 3 jours. Le déchet est très faible, au bout de 15 jours, près de 100 % des plants sont ok.
Je vais appliquer cela l’année prochaine et aussi décaler légèrement la date de semis des porte-greffes car ils avaient grossi plus vite que les variétés anciennes que je voulais greffer.
Comparatif des récoltes entre plants non greffés / greffés
À côté de mes trois plants greffés, j’ai cultivé trois plants des mêmes variétés pour pouvoir comparer. Mais il faut prendre avec des pincettes ce que vous allez lire maintenant parce que ce n’est pas une vérité générale, c’est juste la description de ce qui s’est passé sur six de mes plants de tomates en été 2016 dans mon potager.
Les trois plants greffés ont eu du mal à repartir après la greffe. Ils ont ensuite rattrapé en hauteur les plants non greffés. Ensuite vous savez que j’aime faire pousser mes plants de tomates sur plusieurs tiges et du coup ils montent moins haut, 1m20 maximum. Je fais cela parce que ma région est très ventée et mon sol peu profond. Mais là cette année, avec la sécheresse, les fruits ont été nettement plus petits que d’habitude.
Vous allez voir les quantités récoltées dans le tableau ci-dessous, la première cueillette a eu lieu le 17 juillet et la dernière le 6 octobre.
Andine non greffée | Andine greffée | Berne non greffée | Berne greffée | Crimée non greffée | Crimée greffée | |
Nombre de fruits récoltés | 23 | 27 | 26 | 36 | 12 | 16 |
Poids total de la récolte | 2 kg 400 | 2 kg 170 | 2 kg 210 | 2 kg 330 | 1 kg 820 | 1 kg 740 |
Poids moyen d’une tomate | 104 g | 80 g | 85 g | 65 g | 152 g | 109 g |
Poids maximal d’une tomate | 230 g | 140 g | 280 g | 130 g | 280 g | 190 g |
Observations intéressantes
La variété Andine Cornue est réputée pour attraper facilement le “cul noir” (malformation due à une mauvaise absorption du calcium ou à des apports d’eau irréguliers). Sur le plant non greffé, j’ai eu 2 ou 3 tomates qui en ont souffert. Et pas une seule sur le plant greffé.
Quantités récoltées : je ne retrouve pas le résultat de l’année dernière (avec un plant greffé du commerce) où j’avais obtenu le double de fruits et des fruits plus gros.
Contrairement à certains jardiniers, je n’ai pas remarqué de différence sur la tolérance aux maladies, tous mes plants étant restés relativement sains (sauf en fin de saison où les variétés anciennes sont toujours un peu malades).
Enseignements tirés et objectifs pour l’année prochaine
Après ce premier essai de greffage, cela me donne envie de recommencer, même si l’on ne s’improvise pas “greffeur” comme cela. Il y a un minimum d’organisation à avoir et un tour de main à acquérir. C’est un challenge qui me motive pour l’année prochaine.
Je vais tenir compte de cette expérience et refaire des greffes mais cette fois pour des raisons propres à certaines variétés :
– Éviter complètement le “cul noir” pour la Cornue des Andes.
– Augmenter la productivité pour la Noire de Crimée et l’Ananas, qui sont des tomates anciennes au parfum très recherché, mais qui produisent peu de fruits par pied.
Et chez vous, avez-vous planté des tomates greffées (par vous-même ou bien du commerce) et quels ont été les résultats ?
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