Créez une nouvelle parcelle à partir de zéro avec la technique ABCD

125 comments on Créez une nouvelle parcelle à partir de zéro avec la technique ABCD

Vous avez envie d’agrandir votre potager ou d’en créer un nouveau mais rien que d’y penser, vous vous sentez déjà découragé(e) par tout le travail à faire !

Songez à tout l’énergie qu’il vous faudra dépenser pour défricher la pelouse, pour débroussailler les mauvaises herbes…

Pas de panique, je vais vous montrer un moyen de faire cela sans se prendre la tête.

Et pour vous donner du courage, cet article va décomposer les opérations en 4 étapes, d’où le nom de la technique : ABCD.

Vous n’êtes toujours pas motivé(e) ?

Pensez à l’enthousiasme que vous allez avoir en plantant les légumes que vous aurez choisis !

Imaginez la joie que vous allez ressentir en récoltant des légumes supplémentaires !

Alors mettons-nous dans la peau d’un guerrier pour abattre ce travail une fois pour toutes !!!

A comme Arracher

Bientôt un potager ici !
Bientôt un potager ici !

L’endroit que vous avez choisi pour créer la nouvelle parcelle de potager est peut-être envahi de ronces, d’herbes hautes ou tout simplement de pelouse.

Si la végétation est dense, il va falloir passer à l’attaque avec une débroussailleuse, de préférence avec une lame métallique car le simple rotofil en nylon ne fera pas le poids face aux tiges épaisses.

Dans le cas de la pelouse, une bêche ou mieux, une pioche va permettre de d’enlever la couche superficielle dans laquelle est enraciné le gazon.

Je vous supplie de proscrire du jardin les désherbants chimiques (genre Roundup). Ces produits empoisonnent la terre (et de toute façon ils ne marchent pas sur des broussailles épaisses).

B comme Brûler ?

Mon composteur déborde de déchets végétaux
Mon composteur déborde de déchets végétaux

Il ne s’agit pas de mener une politique de la terre brûlée au potager !

Ni de pratiquer le brûlis comme dans la forêt amazonienne !

Mais juste de recycler tout ce que nous avons coupé à l’étape précédente.

On pourrait brûler ces “déchets végétaux” dans un petit incinérateur de jardin (et récupérer les cendres pour amender le sol), mais ce serait gâcher une matière extrêmement utile tout en envoyant du CO2 dans l’atmosphère pour rien.

Je préfère plutôt les “brûler à petit feu”, c’est-à-dire les mettre à composter. C’est un peu plus long mais cela servira ensuite à enrichir votre terre.

Vous allez me dire “oui mais les graines des mauvaises herbes vont se ressemer partout !”.

Eh bien pas du tout, je fabrique depuis des années du compost avec des herbes grainées et mon potager n’est pas envahi.

Le secret : je paille mes cultures avec une bonne épaisseur de paillis (au moins 10 centimètres). Cela empêche la lumière de faire germer les graines d’herbes indésirables et cela étouffe celles qui auraient déjà commencé à pousser.

C comme Couvrir

Sans lumière, aucune herbe ne repousse
Ici du carton a été utilisé pour couvrir, mais je ne le recommande plus car on ne sait pas vraiment ce que le carton recyclé contient comme substances chimiques.

Cette étape consiste à couvrir la parcelle nettoyée de ses herbes avec deux choses :

  • d’abord une bonne couche de feuilles mortes, de déchets végétaux, de paille, de foin… que vous pourrez aussi surmonter avec l’herbe retirée à l’étape précédente.
  • puis pour maintenir tout cela en place : un filet, un grillage ou des branchages.

Il vaut mieux éviter les bâches en plastique car :

1. Elles ne laissent pas passer la pluie ni l’air, ce qui ralentirait beaucoup la décomposition de la litière végétale,

2. Elles finissent par tomber en lambeaux, ce qui laisse de nombreux morceaux de micro-plastique dans la terre.

Cette couverture doit rester assez longtemps en place, idéalement tout l’hiver, soit 2 à 4 mois.

D’où l’intérêt de faire ce travail à l’automne ou au début de l’hiver.

D comme Décompacter

Pour les petites surfaces, la fourche-bêche remplace avantageusement la grelinette
Pour les petites surfaces, la fourche-bêche remplace avantageusement la grelinette

Au printemps suivant (si vous avez commencé la préparation en automne/hiver), toute trace de végétation vivante aura disparu sous l’épaisse couche de paillis.

Si vous avez la chance d’avoir un sol d’excellente qualité (mais c’est rarement le cas), un simple griffage vous permettra d’ameublir la terre pour faire vos premiers semis ou plantations. Sinon, il va falloir décompacter le sol en l’aérant à l’aide d’un outil comme la fourche-bêche ou la grelinette, que je présente dans cet article.

Je précise tout de suite que je suis plutôt un adepte du non-travail du sol (même si j’ai encore un peu de mal avec ma terre argilo-limoneuse). Pour comprendre les avantages d’un sol vivant, je vous recommande cet très court article sur le blog de Gilles Domenech.

Pour faciliter ce léger travail du sol, choisissez le bon moment pour le faire. La terre ne doit être ni trop sèche, ni trop collante.

Surtout résistez à la tentation du motoculteur ! Il transformerait votre terre en une belle semoule, qui durcirait comme du ciment à la première pluie.

Si les 4 étapes ABCD vous paraissent trop dures, et si la parcelle à préparer est de petite taille, je vous propose une alternative en une seule étape. C’est E comme…

E comme Élever

Ca tourne rond pour ce potager surélevé !
Ca tourne rond pour ce potager surélevé !

Il s’agit tout simplement de surélever votre parcelle au-dessus du niveau du sol.

Tout simplement ? Oui car cela vous demandera certes du travail, mais bien moins qu’avec les étapes précédentes.

Pour contenir la terre, il est nécessaire d’entourer la parcelle avec des bordures en bois. Vous pouvez les fabriquer vous-même ou acheter un cadre tout fait pour potager en carrés.

N’utilisez surtout pas de feutre géotextile car il serait une barrière entre le sol vivant et votre potager surélevé.

Remplissez la parcelle ainsi délimitée avec un mélange de terre de votre jardin et de compost (vous pouvez aussi vous procurer des sacs de terre végétale en jardinerie).

Voilà, c’est fini ! Votre parcelle est prête à accueillir ses premiers légumes !

Une autre solution pour faire un potager surélevé, c’est la lasagne qui alterne plusieurs couches de matière végétale.

Ah j’allais oublier le double F !

Sur une idée de Romain dans les commentaires, je rajoute le double F comme Faire Fructifier 😃 !!!

Un conseil pour terminer

Pour être sûr de réussir votre nouvelle parcelle, ne voyez pas trop grand. Si vous avez plusieurs parcelles à faire, il vaut mieux finir une parcelle complètement avant de s’attaquer à la seconde, sinon vous n’aurez pas l’impression d’avancer.

Et ne ratez pas ce que les autres lecteurs ont écrit dans les commentaires ! C’est une mine d’informations car ils ont partagé leurs nombreuses astuces pour se faciliter le travail.

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Parce que ce n’est pas facile de réussir son potager naturel à tous les coups, je prépare pour vous chaque semaine :

  • un article pratique où je vous apprends une nouvelle technique de culture que vous pourrez appliquer chez vous,
  • ou une vidéo qui vous montre ce qui pousse maintenant dans mon potager (y compris les ratages et les leçons à en tirer).
lm Général

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Réponses

Les commentaires :
(les plus récents sont en premier)

  1. Isabelle (Normandie Pays de Bray)

    Bonjour et merci pour vos précieuses informations.
    J’ai préparé un potager au milieu de prairies, terre non cultivée depuis des années. J’ai déraciné le plus possible les Adventices et paillé à 30 cm d’épaisseur. Malheureusement, elles repoussent partout. Là, je suis vraiment perplexe et je ne trouve plus de solution…

    1. nicolas (Toulouse)

      Bonjour Isabelle,
      Paillé avec quoi ? Peut-être que le paillis n’est pas assez compact ?
      Normalement les quelques herbes qui arrivent à traverser sont très affaiblies et faciles à arracher.
      Il y en a qui sont plus coriaces que d’autres (je pense aux orties par exemple), avez-vous pu identifier ce qui repousse ?

      Avatar de nicolas
  2. Annie (Eure et loir/ Chartres)

    Bonjour, je lis régulièrement votre blog et vos articles sont tres intéressants. Je suis une jeune jardinière de 69 ans et nous louons un jardin ouvrier depuis 2 ans révolus. Nous sommes à l’aube de notre 3 eme printemps de culture.
    Je viens de préparer quelques nouveaux carrés ou rectangles et j’ai planté fraisiers et fleurs dans l’un, salades et fraises dans l’autre et semis de poireaux carottes et radis sur de belles rangées en bordure du jardin. Question : quand dois-je pailler ? J’ai lu dans l’un de vos articles qu’au printemps, il faut laisser pénétrer les rayons du soleil sur le semis et petits plants.
    Encore merci pour vos conseils.
    Annie de Chartres

    1. nicolas (Toulouse)

      Bonjour Annie,
      Le bon moment pour pailler, c’est en fin de printemps, quand la terre est bien humide de toutes les pluies qu’elle a reçues pour faire ses réserves d’eau dans le sol.
      Suivant les régions et les années, c’est dans le courant du mois de mai que l’on paillera.
      Si le printemps est trop sec (comme c’est souvent le cas chez moi à Toulouse), ne pas hésiter à mouiller la terre en profondeur (avec un arroseur oscillant pour pelouse) avant de pailler. Car on ne paille jamais sur une terre sèche.

      Avatar de nicolas
  3. Marie Christine (landes)

    Pouvez vous me dire si je peux refaire mes massifs de fleurs ….??? Merci amicalement MC

  4. Julie (Montpellier, Hérault, Occitanie)

    Bonjour à tous,
    j’apprécie beaucoup ce blog, les conseils pratiques et les commentaires de la communauté.
    Mon expérience pour créer un potager à partir de 0, vers Montpellier (chaleur, manque d’eau, mais gelées fréquentes) est la suivante.

    Si j’arrache les mauvaises herbes et que je retourne la terre, je me retrouve avec encore plus de mauvaises herbes. J’ai donc mis en place l’étouffement des mauvaises herbes (notamment chiendent) par occultation (cartons, parfois en plusieurs couches) sur lequel je dispose, de préférence en début d’automne, 10 cm de compost de déchets verts ou compost acheté en jardinerie ou compost fait maison (mon jardin est tout petit, 100 m²).

    Arrosage. Je plante ensuite des plants en perçant le carton avec un outil tranchant. Pour les semis, si le compost est de bonne qualité, cela peut se faire tout de suite.

    C’est la méthode Soltner, je l’aime bien parce que c’est une méthode “positive”, d’additions successives: on ne fait qu’ajouter (carton, compost, broyat) et on n’enlève rien au sol.

    Si des mauvaises herbes percent le carton (cela m’est arrivée la première année) il suffit de recommencer, sans arracher les mauvaises herbes, en ajoutant à nouveau du carton et de quoi lester (compost, fumier ou broyat) sur les mauvaises herbes. J’ai fait cela par “patches” sur les îlots de mauvaises herbes qui ressortaient après la première année.

    La deuxième année, c’était déjà beaucoup mieux. Ensuite, l’entretien est minimaliste : ajout de cartons+compost si besoin, planter, arroser, récolter.

    Je tiens aussi à préciser que je me suis beaucoup renseignée sur l’usage des cartons au potager : si ceux-ci sont marrons, encre noire et que vous avez pris soin d’enlever le scotch, il y a peu de produits chimiques (les encres sont en générales végétales et les colles sont cellulosiques).

    Bonne journée à tous,
    Julie

  5. Mana 56 (Morbihan)

    Bonjour Nicolas et à tous, si certains ont fait du “ménage” dans leurs jardins et repensé leurs potagers, Nicolas a amélioré son site…De mieux en mieux ! L’idée des régions voire départements est très bonne. Toujours pas de pluie, pas assez, juste 7 cm de terre humide, suffisant pour repiquer des salades mais pas pour des plantations plus importantes. Je rejoins (un peu) François du Périgord Central, j’observe, je réfléchis. Les tomates plantées au nord sont superbes, beaucoup de fruits verts… C’est rageant ! Merci quand même pour les recettes de confitures de tomates vertes, je les préfère avec un peu de fleur de sel et un filet d’huile d’olive et du bon pain ! Bonne semaine à tous !

  6. Anne (bretagne sud de Rennes)

    Vos conseils et le cahier de jardin me sont bien précieux.le desherbage je le pratique à la grelinette et je place entre les parcelles des bandes d’herbes arrachées, voir les tiges de vivaces fauchées et je les laisse pourrir ,en retournant de temps à autres ..pour faire plus propre je recouvre de feuilles mortes et tres vite ,ma plate bande est récupérable et dotée ld’une belle terre noire .je ne transporte plus des brouettes de ces déchets dans un recoin de jardin..evitons les efforts inutiles !!
    Merci Nicolas pour vos multiples conseils.

  7. Benoit (Normandie)

    Bonjour Nicolas
    Merci pour les bons conseils
    Je partage mon expérience pour l’étape A
    Avec une terre argileuse et caillouteuse, je découpe des carrés de gazon de la taille d’une pelle et je les retourne
    Quand ils sont bien secs, je les secoue sur place pour récupérer le maximum de terre riche en matière organique et je les composte
    Ça permet aussi de conserver un maximum de vers de terre

  8. Michelle (Indre)

    Bonjour Nicolas, tu dis d’enlever la couche de gazon à l’aide d’une bêche, c’est impératif ? car je n’ai qu’une fourche bêche et je crois que je ne pourrais pas manier la pioche.

    1. nicolas (Toulouse)

      Bonjour Michelle,
      Jamais rien n’est impératif en jardinage ! 😉
      Tout dépend de la dureté de la terre, si la pluie est tombée avant ou pas (ça aide beaucoup).

      Avatar de nicolas
  9. Madeleine (26 (Drôme))

    Mon problème c’est que mon voisin très âgé n’entretien plus le long du grillage de séparation de nos jardins. Résultat, je suis envahie par de la vigne vierge et du lierre. Avez-vous un conseil pour s’en débarrasser. J’ai beau arracher ce que je peux en passant les mains au travers du grillage, ça a vite fait de repousser.
    Merci pour tout ce que vous faites.
    J’espère avoir une réponse.
    Bonne continuation à tous.

    1. nicolas (Toulouse)

      Bonjour Madeleine,
      Peut-être pourriez-vous voir avec votre voisin très âgé si vous pouvez passer de son côté et faire un peu de nettoyage du lierre et de la vigne vierge.
      Je suis sûr qu’il vous en serait reconnaissant, et ce serait un bel exemple de solidarité entre générations.

      Avatar de nicolas
    2. Mana 56 (Morbihan)

      Bonjour Madeleine, j’ai pensé et espère une bonne idée pour vous: de vider votre panier d’herbes de la tondeuse au bas du grillage, le manque de lumière + la décomposition de l’herbe (fermentation=70°) vont beaucoup ralentir le développement de la vigne vierge et du lierre. Mais pas trop n’en faut au risque de “parfumer” votre jardin avec une odeur ressemblant à celle d’une étable…. Personnellement, cela ne me dérange pas, j’ai l’impression d’être à côté d’une ferme !

  10. Monique (Laval (Mayenne))

    J’ai trois arbres fruitiers sur ma pelouse dont un pêcher, il a eu la cloque et une autre maladie les fruits étaient presque noirs et durs, les feuilles tombent mais je n’ose pas les mettre au compost je les mets dans un sac et à la poubelle. Donc je n’ai pas grand chose pour couvrir mon petit jardin, je me suis servie des feuilles de rhubarbe pour couvrir, je ne sais pas si c’est bien. Un grand merci pour l’idée de semer les graines de carottes dans les tubes de papier toilette,
    J’ai récolté pour la 1ère fois de belles carottes. Encore merci

    1. nicolas (Toulouse)

      Bonjour Monique,
      Pas d’inquiétude car les maladies des arbres ne sont pas les mêmes que celles des légumes, donc aucun risque de transmission.
      Tous les déchets végétaux sont bons pour couvrir la terre, y compris les feuilles de rhubarbe.
      Les seuls à éviter sont les branches de tuyas, et encore : elles ont un pouvoir anti-germinatif, donc à éviter si on compte faire des semis en pleine terre. Mais si on ne va que planter des plantes, c’est ok.

      Avatar de nicolas
  11. Sylvie (aveyron.sud.600.m)

    Bonjour, moi mon gros problème, c’est la ciguë ! Très envahissante ! Je ne suis pas non plus sur place ; j’essaye de tondre avant les fleurs, mais ce n’est pas toujours possible ; Impossible d’arracher toutes les carottes entières (que je ne mets pas dans mon compost, bien sûr !) ; la bagarre est perdue d’avance ; et bien sûr je suis anti désherbant
    Merci

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