Il y a quelques années, j’avais absolument besoin de trouver un nouvel endroit ensoleillé pour faire pousser d’autres plants de tomates. La seule bordure qui restait libre, c’était une plate-bande dont la terre n’a jamais été travaillée : impossible d’y enfoncer une fourche-bêche tant le sol y est caillouteux. En plus, la terre est argileuse, très sèche et durcit vite en été.
Comme vous le voyez, on est bien loin de la terre idéale dont peut rêver tout jardinier ! Une terre meuble dans laquelle les outils s’enfonceraient facilement ! Une terre noire qui serait riche en humus fertile ! Une terre profonde et toujours un peu humide en été dans laquelle les racines des plants de tomates se développeraient à merveille !
Non, ma plate-bande était vraiment le contraire de tout cela !!!
Mais comme j’avais entendu parler de quelques pionniers (Pierre Rabhi, Jean Pain, Pascal Poot entre autres) qui ont réussi avec succès à faire pousser des légumes sur des terrains arides, j’ai décidé de me lancer…
Première étape : arracher la végétation en place. C’est plus facile à faire après une bonne pluie : la terre sera moins dure et les racines viendront plus facilement. Surtout ne rien jeter : ces herbes vont encore nous être très utiles : elles serviront à pailler les pieds de tomates pour protéger le sol du dessèchement.
Je vous disais que la fourche-bêche ne pouvait pas pénétrer cette terre compacte et caillouteuse, alors j’ai dû passer au niveau supérieur : la pioche. C’est fou comme tout devient plus facile avec cet outil ! Après avoir calculé un espacement généreux de 80 cm entre chaque pied de tomate, j’ai creusé en tout 8 trous de plantation.
La terre devenant de plus en plus dure au fur et à mesure que la pioche s’enfonçait, je n’ai pas pu aller au-delà de 20-25 cm de profondeur. La bêche m’a servi pour évacuer la terre ameublie par la pioche. J’ai déposé cette terre à côté de chaque trou, en triant les plus gros cailloux au passage (certains faisaient la grosseur de mon poing).
Depuis des années, je sème mes tomates dans des bouteilles, ce qui a pour avantage de les fortifier car elles peuvent développer beaucoup plus de racines. Cliquez ici pour regarder une vidéo dans laquelle je montre la méthode du semis en bouteilles.
Pour démouler facilement les bouteilles, il suffit de les plonger pendant un quart d’heure dans un seau rempli d’eau.
Nous sommes ici dans un cas extrême où la profondeur de terre meuble est faible. C’est là que la plantation inclinée prend toute son importance.
Le but, c’est d’avoir des plants de tomates robustes pour pouvoir résister aux maladies. Pour cela, il faut favoriser le développement des racines. Et comme les tiges de tomates ont la propriété intéressante d’émettre de nouvelles racines à partir de toute portion de tige qui se trouverait enterrée sous le niveau de la terre, nous allons mettre cela à profit et incliner fortement le plant qui se retrouve presque couché à plat.
Pas d’inquiétude, les tiges vont se redresser après quelques jours car elles sont attirées par le soleil.
La terre de cette plate-bande se compose pour partie de remblai, c’est-à-dire qu’elle est très pauvre. Je lui ai donc rajouté une bonne pelleté de compost pour chaque trou. Le compost étant plus efficace dans les couches supérieures qu’au fond du trou, j’ai d’abord rebouché celui-ci à moitié avec la terre mise de côté, puis j’ai complété avec un mélange de compost et de terre.
Pour que la motte se mette bien en contact avec la terre, pour accélérer l’incorporation du compost à la terre et pour fortifier le feuillage des plants de tomates, j’ai fait sans attendre un arrosage copieux de plusieurs litres.
Le maillet m’a été nécessaire pour enfoncer le tuteur en fer à béton (dans ce genre de terrain, les tuteurs en spirale sont ne valent rien car ils ne sont pas assez rigides).
Le paillage, dont je vous ai expliqué les vertus dans cet article, est mis tout de suite en place grâce aux herbes arrachées sur la parcelle durant la première étape. Je rajouterai des tontes de pelouses séchées, pour arriver à une épaisseur d’une quinzaine de centimètres.
Nous sommes quelques mois plus tard et je peux vous montrer les tomates que j’ai obtenues. Chacun des huit plants a poussé vigoureusement sur plusieurs tiges et a produit de nombreuses tomates de belle taille, sans maladies particulières.
Si vous me suivez depuis quelques années sur ce blog, vous savez que ma variété préférée, c’est la ‘Valencia’. Je n’ai pas été déçu par la production des deux plants de Valencia qui ont poussé sur cette plate-bande.
Les dernières à produire dans la saison ont été les tomates cerise (conduites ici sans tuteur mais dans une « cage »).
Les années qui ont suivi, j’ai profité du travail fait la première année pour replanter des tomates dans les mêmes trous. La terre était forcément beaucoup plus facile à travailler. J’ai juste eu besoin de rajouter du compost et voilà, mes plants sont en place pour la saison !
Par la suite, j’ai eu envie de cultiver d’autres légumes à cet endroit et j’ai transformé cette platebande en une vraie planche de culture.
Pour cela, j’ai dû décompacter toute la surface à la pioche, puis passer la terre dans un tamis pour enlever tous les cailloux – et ils étaient nombreux.
Maintenant au fil des apports de matière organique et du paillage permanent, la terre de cette parcelle est devenue souple et grumeleuse. Au point que je peux me servir de mes mains pour creuser le trou de plantation des tomates.
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