Peut-être que vous avez essayé l’année dernière de faire pousser quelques herbes aromatiques et ça n’a pas marché. Ou alors vous envisagez d’en mettre cette année dans votre jardin ou dans des pots sur le balcon. Persil, ciboulette, thym, romarin : ce sont les plus connues et il y en a bien d’autres.
Mais il y a quelques erreurs courantes à éviter (je le sais parce que je les ai presque toutes faites !). Dans cet article, vous allez découvrir ces 12 erreurs et leurs solutions.
Erreur n° 1 : Acheter des herbes aromatiques fraîches au supermarché
Les herbes fraîches sont vendues assez cher et on est obligé d’acheter un bouquet entier alors qu’on a besoin seulement de quelques brins.
Alors pourquoi vous ne feriez pas votre propre jardin d’aromatiques ? Quand je dis jardin, il suffit d’avoir à la maison quelques potées où pousseront les principales fines herbes.
Et vous allez pouvoir utiliser les herbes en cuisine comme un chef ! Pour ma part, j’aime bien rajouter au dernier moment quelques brins de ciboulette ciselée sur une omelette ou un peu d’estragon dans la salade. C’est un bon moyen de donner du goût, de sortir de l’ordinaire.
En plus il faut savoir que les herbes aromatiques sont rarement attaquées par les ravageurs et qu’elles poussent sans qu’on ait besoin de s’en occuper beaucoup (sauf en pots où il ne faut pas oublier d’arroser et de fertiliser de temps en temps).
Erreur n° 2 : faire pousser ses aromatiques trop loin de la maison
Loin des yeux, loin du cœur ! Si il faut faire trop de chemin pour couper un brin de thym ou de persil, le cuisinier ou la cuisinière aura souvent la flemme d’y aller.
C’est pour cela que chez moi, j’ai installé le coin des herbes aromatiques à deux mètres de la porte-fenêtre de la cuisine.
Et si ce n’est pas possible chez vous, pensez aux pots. Les aromatiques y prospèrent à merveille. Dans un gros pot de 30 cm de diamètre, vous pourrez mettre jusqu’à 3 plants d’aromatiques différents.
Erreur n° 3 : semer soi-même ses herbes aromatiques
Je vous le dis tout de suite : à moins d’être un jardinier confirmé, c’est vraiment beaucoup plus simple d’acheter des plants d’aromatiques au marché ou à la jardinerie.
Pourquoi ? Parce que les semis sont longs (le persil met 3 semaines à germer), hasardeux (les graines de cerfeuil ne se gardent qu’un an). Et il faudra pendant plusieurs semaines surveiller, éclaircir, repiquer…
Pour ma part, les seules aromatiques que je sème moi-même sont le basilic (variété ‘pourpre’ ou ‘mammouth’), l’aneth (dur à trouver sous forme de plant) et la sarriette annuelle.
Erreur n° 4 : les cultiver dans une terre qui ne leur convient pas
On peut séparer les plantes aromatiques en deux groupes : les plantes de la garrigue méditerranéenne et les autres, qui ont souvent des feuilles plus larges. Leur mode de culture n’est pas du tout le même.
Les plantes de garrigue sont le thym, le romarin, le laurier sauce, la sauge, l’origan, la marjolaine. Elles ont besoin de beaucoup de soleil pour développer tous leurs arômes.
Elles demandent un sol pauvre (pas besoin de rajouter du compost) et bien drainé car elles détestent l’humidité stagnante. Alors en rebouchant le trou de plantation, je melange quelques poignées de sable ou de graviers pour alléger la terre.
Si votre sol est vraiment trop argileux, je vous conseille de les planter sur une butte pour améliorer le drainage.
Dans les régions fraîches, l’endroit idéal pour faire pousser les aromatiques, c’est contre le mur de la maison, côté sud bien sûr.
Erreur n° 5 : croire que toutes les herbes aromatiques viennent des régions chaudes
C’est l’inverse de l’erreur précédente : il y a pas mal de plantes aromatiques qui se cultivent de la même manière que la plupart des légumes du potager, c’est-à-dire dans un sol riche et toujours un peu humide.
Les voici : ce sont l’aneth, la ciboulette, le basilic, le cerfeuil, la coriandre, l’estragon, la menthe, le persil. La plupart pousseront même dans un endroit semi-ombragé. Sauf le basilic et l’estragon qui auront plus de goût en plein soleil.
Toutes ces herbes apprécient un arrosage au purin d’ortie de temps en temps. Cela leur apportera de l’azote pour un bon développement de leur feuillage.
Erreur n° 6 : confondre les herbes annuelles avec les vivaces
Les aromatiques vivaces, ce sont de petits arbustes qui poussent lentement et qui vont rester en place pendant de nombreuses années. Il ne faut donc pas les mettre en plein milieu du potager mais plutôt leur réserver les bordures.
Cela concerne la ciboulette, l’estragon, la menthe, le thym, le romarin, le laurier sauce, la sauge, l’origan, la marjolaine.
Toutes les autres herbes sont des annuelles, c’est à dire qu’il faut les re-semer (ou racheter des plants) chaque année. Et on peut même le faire plusieurs fois par an pour échelonner les récoltes !
Chez moi je plante du persil et du cerfeuil une fois au début du printemps, je fais des cueillettes pendant deux mois jusqu’à ce qu’elles montent en fleurs, puis j’en remets à la fin de l’été pour pouvoir récolter en automne et même tout l’hiver s’il est doux.
Erreur n° 7 : trop arroser ou pas assez ?
Les plantes de rocaille que nous avons vues ne demandent quasiment pas d’arrosage. Sauf la première année où leurs racines ne sont pas très développées et où elles apprécient quelques arrosages légers.
Les autres herbes aromatiques ont les mêmes besoins en eau que la plupart des légumes du potager : il vaut mieux faire un arrosage long et profond une fois par semaine que de petits arrosages superficiels répétés.
Comme je le dis souvent, le meilleur moyen pour savoir si une plante a besoin d’être arrosée, c’est d’enfoncer le doigt dans la terre. Si c’est humide à 5 centimètres de profondeur, pas besoin d’arroser.
Trop d’eau et c’est la pourriture des racines. Pas assez d’eau et les plantes vont monter à graine plus rapidement.
Erreur n° 8 : ne pas couper assez souvent
On a souvent peur de faire la 1ère cueillette de basilic ou de ciboulette quand les plantes sont encore petites, pensant leur faire du mal. Mais tout au contraire, cette coupe va permettre à la plante de produire de nouveaux rameaux et de s’étoffer en largeur.
Je vais vous dire, le basilic est parfait pour s’entraîner quand on débute : couper la 1ère fois à 8-10 cm, juste au-dessus de deux feuilles. La tige principale coupée va s’arrêter de pousser et à sa place, deux tiges vont pousser en V.
Cette technique est valable pour la plupart des aromatiques. Ne pas couper en-dessous d’une feuille mais juste au-dessus. Il faut juste veiller à toujours laisser quelques bonnes grosses feuilles en bas du plant. Ce sont elles qui vont capter le soleil et l’azote de l’air pour nourrir la plante.
N’hésitez pas à répéter ce genre de taille plusieurs fois au cours de la saison.
Erreur n° 9 : laisser une plante se reproduire (encore que !)
Quand une plante a envie de fleurir pour produire ses graines, cela provoque l’arrêt de la croissance des feuilles, or ce sont elles qui nous intéressent pour les consommer ! Mais bon, il faut savoir que c’est plus ou moins inévitable en fin de saison.
Alors pour retarder l’échéance et pouvoir continuer à récolter les feuilles pendant quelques jours, il suffit de couper les bourgeons floraux. Certaines aromatiques vont avoir envie de fleurir très vite (parfois un mois déjà après la plantation). C’est le cas du cerfeuil, de la ciboulette et de la coriandre.
Mais dans certains cas, les graines sont intéressantes à récolter : pensez à la coriandre ou à l’aneth !
Et une chose dont je ne peux plus me passer : c’est de cueillir les fleurs roses de la ciboulette pour égrener leurs pétales sur un saladier rempli de laitue ou sur une assiette de spaghettis.
Erreur n° 10 : tomber dans la routine
Il existe tellement d’herbes aromatiques différentes que ce serait dommage de cultiver chaque année les mêmes ! Vous pourriez même avoir d’excellentes surprises !
Pourquoi ne pas essayer pour changer du basilic pourpre, citron ou cannelle (il y a plus de 40 variétés disponibles chez Kokopelli par exemple).
Ou bien démarrer une collection de menthes (Au moins 30 variétés différentes sur ce site), avec par exemple des menthes au parfum d’ananas, de chocolat ou de fraise.
Sans parler de toutes les plantes aromatiques moins connues comme la verveine, l’hysope, la citronnelle, le carvi, l’angélique, le cresson, la livèche, l’anis, la genièvre, la mélisse, le safran ou la stévia au goût sucré… et j’en oublie sûrement.
Erreur n° 11 : ne pas lire les étiquettes
Je vois 3 herbes aromatiques où l’on peut avoir des surprises si on ne fait pas attention à prendre la bonne variété au moment de l’achat.
L’estragon : éviter à tout prix l’estragon russe qui est issu de semis et qui n’a aucun goût. Le bon, lui, s’appelle estragon tout court et n’a pas de qualificatif particulier. Pour être sûr, croquer une feuille avant d’acheter.
La menthe : éviter la menthe poivrée qui comme son nom l’indique… est poivrée ! Préférer une bonne menthe marocaine.
Le basilic : la variété ‘citron’ a un goût qui rappelle un peu le produit vaisselle ! 😉 On aime ou on n’aime pas. Personnellement, je n’arrive pas à m’y faire.
Erreur n° 12 : attention aux plantes aromatiques invasives
Il y en a deux. La plus connue, c’est la menthe qui se faufile partout avec ses racines traçantes. Dur de s’en débarrasser ensuite. La solution, c’est de la planter dans un grand pot en terre cuite (de 20 ou 30 cm de diamètre) qui sera lui-même enterré dans la terre du potager, en laissant juste dépasser le rebord.
L’autre, c’est l’origan qui va rapidement développer des branches dans tous les sens si on ne pense pas à le tailler régulièrement.
Erreur n° 13 : ne pas penser à stocker des herbes aromatiques pour l’hiver
J’ai fini par trouver une 13ème chose : souvent les récoltes sont trop abondantes en été et on n’arrive pas à consommer la totalité des aromatiques qui poussent au potager. Heureusement il existe des méthodes de stockage.
Certes elles auront moins de goût mais on peut conserver pas mal d’herbes différentes pour agrémenter ses plats pendant la saison froide. Voici un petit panorama des différentes techniques.
Le séchage : c’est le plus classique et il convient bien pour le thym, le romarin, l’origan, le laurier ou la sarriette.
La congélation : elle garde assez bien l’arôme de la ciboulette, de la coriandre ou de l’aneth.
Une mention spéciale pour le basilic : on peut le congeler avec de l’huile dans un bac à glaçons.
Et aussi : 5 façons de conserver la menthe.
Pour conclure
Et de votre côté, auriez-vous quelques conseils ou astuces à nous partager sur la culture des aromatiques ?
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