Herbes aromatiques : faites-vous ces 12 erreurs ?

Un sympathique petit bac d’herbes aromatiques Photo prise par Suzette
Un sympathique petit bac d’herbes aromatiques CC BY Suzette

Peut-être que vous avez essayé l’année dernière de faire pousser quelques herbes aromatiques et ça n’a pas marché. Ou alors vous envisagez d’en mettre cette année dans votre jardin ou dans des pots sur le balcon. Persil, ciboulette, thym, romarin : ce sont les plus connues et il y en a bien d’autres.

Mais il y a quelques erreurs courantes à éviter (je le sais parce que je les ai presque toutes faites !). Dans cet article, vous allez découvrir ces 12 erreurs et leurs solutions.

Erreur n° 1 : Acheter des herbes aromatiques fraîches au supermarché

Bientôt ils inventeront des fruits carrés !
Bientôt ils inventeront des fruits carrés !
CC BY Ricardo Vacapinta

Les herbes fraîches sont vendues assez cher et on est obligé d’acheter un bouquet entier alors qu’on a besoin seulement de quelques brins.

Alors pourquoi vous ne feriez pas votre propre jardin d’aromatiques ? Quand je dis jardin, il suffit d’avoir à la maison quelques potées où pousseront les principales fines herbes.

Et vous allez pouvoir utiliser les herbes en cuisine comme un chef ! Pour ma part, j’aime bien rajouter au dernier moment quelques brins de ciboulette ciselée sur une omelette ou un peu d’estragon dans la salade. C’est un bon moyen de donner du goût, de sortir de l’ordinaire.

En plus il faut savoir que les herbes aromatiques sont rarement attaquées par les ravageurs et qu’elles poussent sans qu’on ait besoin de s’en occuper beaucoup (sauf en pots où il ne faut pas oublier d’arroser et de fertiliser de temps en temps).

Erreur n° 2 : faire pousser ses aromatiques trop loin de la maison

Mon escalier à aromatiques
Mon escalier à aromatiques

Loin des yeux, loin du cœur ! Si il faut faire trop de chemin pour couper un brin de thym ou de persil, le cuisinier ou la cuisinière aura souvent la flemme d’y aller.

C’est pour cela que chez moi, j’ai installé le coin des herbes aromatiques à deux mètres de la porte-fenêtre de la cuisine.

Et si ce n’est pas possible chez vous, pensez aux pots. Les aromatiques y prospèrent à merveille. Dans un gros pot de 30 cm de diamètre, vous pourrez mettre jusqu’à 3 plants d’aromatiques différents.

Erreur n° 3 : semer soi-même ses herbes aromatiques

Il faut beaucoup de patience pour faire ses semis
Il faut beaucoup de patience pour faire ses semis
CC BY Missellyrh

Je vous le dis tout de suite : à moins d’être un jardinier confirmé, c’est vraiment beaucoup plus simple d’acheter des plants d’aromatiques au marché ou à la jardinerie.

Pourquoi ? Parce que les semis sont longs (le persil met 3 semaines à germer), hasardeux (les graines de cerfeuil ne se gardent qu’un an). Et il faudra pendant plusieurs semaines surveiller, éclaircir, repiquer…

Pour ma part, les seules aromatiques que je sème moi-même sont le basilic (variété ‘citron’), l’aneth (dur à trouver sous forme de plant) et la sarriette annuelle.

Erreur n° 4 : les cultiver dans une terre qui ne leur convient pas

Une rocaille en cours d'aménagement
Une rocaille en cours d'aménagement
CC BY Maja Dumat

On peut séparer les plantes aromatiques en deux groupes : les plantes de la garrigue méditerranéenne et les autres, qui ont souvent des feuilles plus larges. Leur mode de culture n’est pas du tout le même.

Les plantes de garrigue sont le thym, le romarin, le laurier sauce, la sauge, l’origan, la marjolaine. Elles ont besoin de beaucoup de soleil pour développer tous leurs arômes.

Elles demandent un sol pauvre (pas besoin de rajouter du compost) et bien drainé car elles détestent l’humidité stagnante. Alors au fond du trou de plantation, je mets deux poignées de graviers (ou de cailloux) avant de poser la motte et de reboucher.

Si votre sol est vraiment trop argileux, je vous conseille de les planter sur une butte pour améliorer le drainage. Un endroit idéal, c’est contre le mur de la maison, côté sud bien sûr.

Erreur n° 5 : croire que toutes les herbes aromatiques viennent des régions chaudes

On peut se faire plaisir avec cette spirale à aromatiques
On peut se faire plaisir avec cette spirale à aromatiques
CC BY Amberdc

C’est l’inverse de l’erreur précédente : il y a pas mal de plantes aromatiques qui se cultivent de la même manière que la plupart des légumes du potager, c’est-à-dire dans un sol riche et toujours un peu humide.

Les voici : ce sont l’aneth, la ciboulette, le basilic, le cerfeuil, la coriandre, l’estragon, la menthe, le persil. La plupart pousseront même dans un endroit semi-ombragé. Sauf le basilic et l’estragon qui auront plus de goût en plein soleil.

Toutes ces herbes apprécient un arrosage au purin d’ortie de temps en temps. Cela leur apportera de l’azote pour un bon développement de leur feuillage.

Erreur n° 6 : confondre les herbes annuelles avec les vivaces

Le thym citron a les feuilles sont plus larges et plus rondes que celles du thym commun
Le thym citron a les feuilles plus larges et plus rondes que celles du thym commun
CC BY graibeard

Les aromatiques vivaces, ce sont de petits arbustes qui poussent lentement et qui vont rester en place pendant de nombreuses années. Il ne faut donc pas les mettre en plein milieu du potager mais plutôt leur réserver les bordures.

Cela concerne la ciboulette, l’estragon, la menthe, le thym, le romarin, le laurier sauce, la sauge, l’origan, la marjolaine.

Toutes les autres herbes sont des annuelles, c’est à dire qu’il faut les re-semer (ou racheter des plants) chaque année. Et on peut même le faire plusieurs fois par an pour échelonner les récoltes !

Chez moi je plante du persil et du cerfeuil une fois au début du printemps, je fais des cueillettes pendant deux mois jusqu’à ce qu’elles montent en fleurs, puis j’en remets à la fin de l’été pour pouvoir récolter en automne et même tout l’hiver s’il est doux.

Erreur n° 7 : trop arroser ou pas assez ?

De belles cueillettes en perspective
De belles cueillettes en perspective
CC BY Ryan Snyder

Les plantes de rocaille que nous avons vues ne demandent quasiment pas d’arrosage. Sauf la première année où leurs racines ne sont pas très développées et où elles apprécient quelques arrosages légers.

Les autres herbes aromatiques ont les mêmes besoins en eau que la plupart des légumes du potager : il vaut mieux faire un arrosage long et profond une fois par semaine que de petits arrosages superficiels répétés.

Comme je le dis souvent, le meilleur moyen pour savoir si une plante a besoin d’être arrosée, c’est d’enfoncer le doigt dans la terre. Si c’est humide à 5 centimètres de profondeur, pas besoin d’arroser.

Trop d’eau et c’est la pourriture des racines. Pas assez d’eau et les plantes vont monter à graine plus rapidement.

Erreur n° 8 : ne pas couper assez souvent

Ces aromatiques auraient besoin d'un petit coup de ciseaux !
Ces aromatiques auraient besoin d'un petit coup de ciseaux !
CC BY Daniel Toschläger

On a souvent peur de faire la 1ère cueillette de basilic ou de ciboulette quand les plantes sont encore petites, pensant leur faire du mal. Mais tout au contraire, cette coupe va permettre à la plante de produire de nouveaux rameaux et de s’étoffer en largeur.

Je vais vous dire, le basilic est parfait pour s’entraîner quand on débute : couper la 1ère fois à 8-10 cm, juste au-dessus de deux feuilles. La tige principale coupée va s’arrêter de pousser et à sa place, deux tiges vont pousser en V.

Cette technique est valable pour la plupart des aromatiques. Ne pas couper en-dessous d’une feuille mais juste au-dessus. Il faut juste veiller à toujours laisser quelques bonnes grosses feuilles en bas du plant. Ce sont elles qui vont capter le soleil et l’azote de l’air pour nourrir la plante.

N’hésitez pas à répéter ce genre de taille plusieurs fois au cours de la saison.

Erreur n° 9 : laisser une plante se reproduire (encore que !)

Saviez-vous que les fleurs de ciboulette étaient comestibles ?
Saviez-vous que les fleurs de ciboulette étaient comestibles ?
CC BY Hec Tate

Quand une plante a envie de fleurir pour produire ses graines, cela provoque l’arrêt de la croissance des feuilles, or ce sont elles qui nous intéressent pour les consommer ! Mais bon, il faut savoir que c’est plus ou moins inévitable en fin de saison.

Alors pour retarder l’échéance et pouvoir continuer à récolter les feuilles pendant quelques jours, il suffit de couper les bourgeons floraux. Certaines aromatiques vont avoir envie de fleurir très vite (parfois un mois déjà après la plantation). C’est le cas du cerfeuil, de la ciboulette et de la coriandre.

Mais dans certains cas, les graines sont intéressantes à récolter : pensez à la coriandre ou à l’aneth !

Et une chose dont je ne peux plus me passer : c’est de cueillir les fleurs roses de la ciboulette pour égrener leurs pétales sur un saladier rempli de laitue ou sur une assiette de spaghettis.

Erreur n° 10 : tomber dans la routine

Pour construire un bac à aromatiques qui ressemble à celui-ci, cliquez ici
Un bac sur pieds pour les aromatiques
(CC BY Dan Malec)

Il existe tellement d’herbes aromatiques différentes que ce serait dommage de cultiver chaque année les mêmes ! Vous pourriez même avoir d’excellentes surprises !

Pourquoi ne pas essayer pour changer du basilic pourpre, citron ou cannelle (il y a plus de 40 variétés disponibles chez Kokopelli).

Ou bien démarrer une collection de menthes (Au moins 30 variétés différentes sur ce site), avec par exemple des menthes au parfum d’ananas, de chocolat ou de fraise.

Sans parler de toutes les plantes aromatiques moins connues comme la verveine, l’hysope, la citronnelle, le carvi, l’angélique, le cresson, la livèche, l’anis, la genièvre, la mélisse, le safran ou la stévia au goût sucré… et j’en oublie sûrement.

Erreur n° 11 : ne pas lire les étiquettes

L'estragon, le vrai, c'est mon aromatique préférée
L'estragon, le vrai, c'est mon aromatique préférée
CC BY Zeb Bakes

Je vois 3 herbes aromatiques où l’on peut avoir des surprises si on ne fait pas attention à prendre la bonne variété au moment de l’achat.

L’estragon : éviter à tout prix l’estragon russe qui est issu de semis et qui n’a aucun goût. Le bon, lui, s’appelle estragon tout court et n’a pas de qualificatif particulier. Pour être sûr, croquer une feuille avant d’acheter.

La menthe : éviter la menthe poivrée qui comme son nom l’indique… est poivrée ! Préférer une bonne menthe marocaine.

Le basilic : la variété ‘citron’ a un goût qui rappelle un peu le produit vaisselle. On aime ou on n’aime pas. Personnellement, je n’arrive pas à m’y faire.

Erreur n° 12 : attention aux plantes aromatiques invasives

Les racines de la menthe sont plus à l'aise dans une jardinière large
Les racines de la menthe sont plus à l'aise dans une jardinière large
CC BY Carlos Lopez

Il y en a deux. La plus connue, c’est la menthe qui se faufile partout avec ses racines traçantes. Dur de s’en débarrasser ensuite. La solution, c’est de la planter dans un grand pot en terre cuite (de 20 ou 30 cm de diamètre) qui sera lui-même enterré dans la terre du potager, en laissant juste dépasser le rebord.

L’autre, c’est l’origan qui va rapidement développer des branches dans tous les sens si on ne pense pas à le tailler régulièrement.

Erreur n° 13 : ne pas penser à stocker des herbes aromatiques pour l’hiver

Sauge et thym mis à sécher
Sauge et thym mis à sécher
CC BY Warren Layton

J'ai fini par trouver une 13ème chose : souvent les récoltes sont trop abondantes en été et on n'arrive pas à consommer la totalité des aromatiques qui poussent au potager. Heureusement il existe des méthodes de stockage.

Certes elles auront moins de goût mais on peut conserver pas mal d’herbes différentes pour agrémenter ses plats pendant la saison froide. Voici un petit panorama des différentes techniques.

Le séchage : c’est le plus classique et il convient bien pour le thym, le romarin, l’origan, le laurier ou la sarriette.

La congélation : elle garde assez bien l’arôme de la ciboulette, de la coriandre ou de l’aneth.

Une mention spéciale pour le basilic : on peut le congeler avec de l’huile dans un bac à glaçons.

Et aussi : 5 façons de conserver la menthe.

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Réponses

Les commentaires :
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  1. Catherine

    Bonjour,

    Article très intéressant que j'ai consulté pour savoir avec quelles plantes aromatiques planter 2 pieds de ciboulette qui commencent à s'étioler en pot.

    Pourtant dans tous les portails que j'ai regardés sur le net à ce sujet, personne ne parle de la sarriette. Pourquoi, c'est une excellente plante aromatique qui n'est pourtant pas rare ? La mienne doit vraiment se plaire où elle est, car elle s'étale de plus en plus et doit faire plus d'un mètre de circonférence (elle fait toujours partie de mes bouquets garnis). Elle est plantée à côté d'une vieille sauge qui donne toujours (bien que cette dernière ait beaucoup souffert du froid de l'hiver ces dernières années car je n'avais pas mis de voile d'hivernage. Idem pour mon pied d'estragon qui là où il a été planté, mesure au moins 1,50 m de haut. Avant je le mettais à 50 cm/1,00 m plus loin et à chaque fois mon pied d'estragon périssait. Comme quoi chaque plante à ses propres exigences pour se plaire et prospérer dans une terre et à une exposition qui lui est propre.

    Cordialement

  2. Ericq

    Bonjour,
    Merci pour vos articles.
    Il faut aussi se méfier de la mélisse qui se resème très facilement dans le jardin.
    Il faut l'empêcher d'aller à graine et la tailler avant la floraison.
    Autrement dès que vous voyez une jeune pousse, l'arracher par temps humide, les racines viennent plus facilement.

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