Cela vous rappelle-t-il quelque chose : vous avez méticuleusement semé quelques graines de tomates dans une terrine et au bout d’une semaine, vous ne voyez toujours rien sortir.
Ou alors vos petites plantules de quelques centimètres vous semblaient en parfaite santé et en quelques jours elles deviennent toute pâlottes et s’étirent en longueur au lieu de grossir. C’est parfois désespérant parce qu’on ne comprend pas ce qu’on a fait de travers.
Alors comment faire pour mettre toutes les chances de son côté ?
Tout d’abord, voici les 7 erreurs très courantes à surtout ne pas faire (classées dans l’ordre où les jardiniers les font)…
7 erreurs qui font rater vos semis de tomates
Erreur nº 1 : choisir un terreau trop pauvre
Il faut se rendre compte que les jeunes plants de tomates vont passer 2 bons mois dans leur godet, entre la date du semis et la date de leur plantation au potager. C’est beaucoup et le terreau, même haut de gamme, va s’épuiser au bout de 2 à 3 semaines. Résultat : des plants qui jaunissent et une croissance ralentie.
Il y a plusieurs possibilités pour y remédier : on peut mettre de l’engrais liquide, ou bien arroser avec de l’urine diluée, mais pour moi la meilleure solution c’est de rajouter du terreau neuf. C’est pour cette raison que je sème mes tomates dans des bouteilles dont la hauteur me permet de compléter le niveau avec du terreau, au fur et à mesure que les plants grandissent.
Erreur nº 2 : semer trop profond
La règle que vous devez connaître (et elle est vraie pour tous les légumes), c’est que quand on sème une graine, il faut juste la recouvrir d’une épaisseur de terre égale à la grosseur de la graine. Pour nos tomates, on rajoutera donc 3 à 5 mm de terreau sur les graines, pas plus.
Sinon que se passera-t-il ? Les graines vont mettre plus longtemps à germer, et risqueront de pourrir sous la terre (ou d’être mangées par une bestiole dans le cas d’un semis en pleine terre au potager).
Erreur nº 3 : semer trop serré
Habituellement, les jardiniers sèment leurs tomates dans des terrines puis font un repiquage intermédiaire dans des godets individuels. Si le semis a été trop dru (parce qu’on a eu la main un peu lourde), ce repiquage peut se révéler délicat car les jeunes plantules ne font que quelques centimètres et sont très fragiles à manipuler avec les doigts.
Il vaut donc mieux s’appliquer à semer clair dans la terrine, ou mieux, comme je le fais, de semer directement dans des bouteilles, ce qui supprime l’étape du repiquage.
Erreur nº 4 : la température de la pièce est trop fraîche
Pour que les graines de tomates germent rapidement, la température optimale du terreau, c’est 22°C et la levée se fait en 5 à 7 jours.
Si la température trop basse, la levée ne se fera qu’au bout d’une dizaine de jours (et même jamais s’il ne fait pas assez chaud), avec un risque de pourriture important pour les graines.
Ensuite pour que les plants de tomates se développent le mieux possible, ils ont besoin d’une température entre 15 et 25°C.
Par exemple chez-moi, je laisse mes jeunes plants durant les premières semaines de leur vie dans mon salon qui est autour de 19°C nuit et jour.
Erreur nº 5 : ne pas donner assez de lumière aux plants
C’est un besoin encore plus important pour les plants de tomates. Les conditions optimales, c’est 16 heures de soleil par jour, comme en plein été.
Pour info, à la fin du mois de mars, on n’en est même pas à 13 heures de soleil par jour ; et si vous voulez connaître la durée d’ensoleillement dans votre ville à un moment précis de l’année, j’ai trouvé un site internet qui vous calcule ça très bien (faire défiler la page vers le bas).
Pour info, le maximum d’ensoleillement de l’année, c’est au moment du solstice d’été, le 21 juin avec 16 heures entre le lever et le coucher du soleil sous nos latitudes.
Encore une fois, les plants de tomates vont quand même pousser s’ils n’ont pas 16 h de soleil et heureusement. Mais quand je vois des jardiniers qui sèment dès la mi-février à un moment où il n’y a que 10 h d’ensoleillement, je trouve que c’est loin d’être idéal parce que les plants vont en souffrir.
Comparaison de semis de tomates avec plus ou moins de lumière
Donc faites attention où vous allez placer vos jeunes plants : devant une fenêtre (même au sud), la lumière du soleil ne vient que d’un côté et je vous assure que les plantules auront tendance à “filer” c’est-à-dire à s’étioler et à s’allonger démesurément, ce qui n’est pas vraiment un gage de réussite pour la suite.
On comprend donc qu’il n’y a aucun avantage à vouloir démarrer les semis de tomates dès les premiers beaux jours, il vaut mieux attendre quelques semaines.
Erreur nº 6 : arroser trop abondamment ou pas assez régulièrement
Un excès d’eau risque de provoquer la pourriture des graines avant même qu’elles aient le temps de germer, ou plus tard des maladies peuvent apparaître (fonte des semis) et causer la mort des plants.
À l’inverse, si la surface du terreau est trop sèche, les graines ne vont même pas germer. Et des arrosages irréguliers font que les jeunes plants oubliés sur le rebord d’une fenêtre vont finir par se dessécher.
Erreur nº 7 : semer trop tôt dans la saison
Si vous êtes comme moi, l’envie me démange d’aller gratter la terre dès que les jours commencent à rallonger au mois de février !
Alors on se dit qu’on pourrait prendre un peu d’avance et démarrer ses semis de tomates. Mais ce serait une grave erreur car la tomate est une plante qui a besoin de beaucoup de chaleur et de lumière pour se développer.
En février, c’est trop tôt pour la plupart des régions (sauf dans le midi ou si la culture des tomates sera faite sous serre).
En plus, les plants seraient prêts trop tôt pour la plantation au potager, bien avant la fin des dernières gelées. Ils devraient alors attendre dans leur godet au risque de s’épuiser.
Quels sont les avantages à semer soi-même ses tomates ?
Je trouve que même si les jardineries ont fait des progrès, leur offre en plants de tomates reste vraiment limitée, avec peu de variétés anciennes.
N’avez-vous jamais été tenté de faire pousser dans votre potager quelques-unes de ces belles variétés de tomates anciennes : il y en a de toutes les couleurs et de toutes les formes. Et je ne vous parle pas de leurs saveurs très différentes, avec des arômes qui rappellent le citron ou la mangue !
La seule solution pour avoir des variétés hors du commun ou qui ont un goût inimitable, c’est de les semer soi-même.
Les sachets de graines sont économiques et les semences de tomates se gardent plusieurs années de suite. Il m’est arrivé d’obtenir de magnifiques plants avec des graines qui avaient 5 ans d’âge.
Sans compter la joie intense qui anime tout jardinier, quand il permet à une minuscule graine de donner la vie à ce qui deviendra un plant de tomates vigoureux et chargé de fruits.
En conclusion
Oui, il est possible d’obtenir de beaux plants de tomates en les semant soi-même. Mais attention, beaucoup s’y essayent et n’obtiennent que de piètres résultats ! Il vaut mieux se lancer en suivant les conseils de quelqu’un qui est déjà passé par là.
Et surtout, ne faites pas l’erreur que commet la majorité des jardiniers débutants : l’erreur d’être trop pressé et de s’y prendre beaucoup trop tôt pour leur semis de tomates.
Tous les dimanches matin, recevez mes conseils de saison dans votre boîte mail
Parce que ce n’est pas facile de réussir son potager naturel à tous les coups, je prépare pour vous chaque semaine :
- un article pratique où je vous apprends une nouvelle technique de culture que vous pourrez appliquer chez vous,
- ou une vidéo qui vous montre ce qui pousse maintenant dans mon potager (y compris les ratages et les leçons à en tirer).
Votre adresse de messagerie est uniquement utilisée pour vous envoyer ma lettre d’information.
Vous pouvez à tout moment utiliser le lien de désabonnement figurant au bas de mes emails.
Voir la politique de confidentialité.