Nous sommes en novembre, et c’est le moment de vous faire un petit retour arrière sur ce rectangle de potager surélevé qui contient du bois enterré.
L’année dernière, j’avais fabriqué une petite planche de culture légèrement en hauteur, et dont la particularité était d’avoir enterré des rondins de bois mort sous la terre. Je m’étais inspiré en cela des nombreux exemples de buttes que l’on trouve en permaculture.
Dans cet article, je vais vous parler des cultures menées dans ce petit rectangle et comment je l’ai préparé pour passer l’hiver, afin qu’il entame sa 2ème année dans les meilleures conditions possibles.
Petit bilan de la 1ère année de mise en culture
La saison avait bien commencé avec un carré de 8 laitues magnifiques, mais avec l’épisode des ragondins qui ont tout ravagé, j’ai dû adapter mes objectifs.
Du coup, j’ai quand même fait pousser des choses dans les différentes cases du rectangle :
- Des haricots nains qui ont eu du mal à démarrer, les graines ayant pourri à plusieurs reprises dans cette terre argileuse, à cause du printemps anormalement pluvieux que nous avons eu ici à Toulouse (alors qu’à l’inverse les régions plus au nord ont eu un printemps très sec).
- Un plant de piment ‘Doux des Landes’.
- Un plant de tomates cerise qui a bien donné.
- Un plant de courgettes qui a également été productif.
- Des batavias pour l’été qui n’ont jamais réussi à se développer complètement avec la sécheresse que nous avons subie.
- Un plant de concombres (variété ‘Lemon’ à petits fruits) qui a bien produit.
Que peut-on en déduire sur l’amélioration de la terre alors que construction de la parcelle date seulement de l’hiver précédent ?
Je vous remets en mémoire les différents éléments qui ont été empilés pour fabriquer cette parcelle :
- La terre a été décaissée sur 20 cm,
- Une couche de bois mort (rondins de 10 cm de diamètre) a été posée au fond, recouverte avec des branchages plus fins et les interstices ont été comblés avec des brindilles et des feuilles mortes,
- Une couche de déchets végétaux frais (compost très jeune et tontes de pelouse),
- De la terre d’origine pour arriver à ras des bordures en briques, soit une épaisseur de 10 cm environ,
- Et pour finir un paillis composé de feuilles mortes.
Au printemps, la terre bien mouillée par les pluies a permis de planter facilement les légumes en écartant le paillis de feuilles dont la décomposition était bien avancée. La surface de la terre avait commencé à devenir plus grumeleuse et sa couleur plus foncée. Mais il faudra encore du temps pour que toute l’épaisseur de terre s’améliore : en creusant à quelques cm de profondeur, on retrouve vite la couleur claire de la terre d’origine.
En été, j’ai pu observer que les légumes à racines superficielles comme les salades ont eu beaucoup de mal. Il faut dire que j’arrosais à la main cette parcelle (contrairement au reste de mon potager qui bénéficie d’un réseau de goutte-à-goutte). Et je suis quelqu’un qui n’aime pas arroser, peut-être parce que dans cette région toulousaine balayée par les vents desséchants, la terre devient tellement sèche qu’on a l’impression qu’il faudrait arroser pendant des heures pour arriver à l’humidifier durablement. Donc le supposé “effet d’éponge” qui aurait dû être procuré par le bois mort enterré… ne s’est malheureusement pas produit.
Par contre, les légumes que j’avais plantés au printemps et qui ont eu le temps d’établir des racines en profondeur, ils ont plutôt bien résisté durant l’été et m’ont donné des récoltes jusqu’en octobre pour les tomates et les piments.
Préparation pour passer l’hiver
Le contenu du rectangle a réduit de volume (ce qui est tout à fait normal car le sol s’est tassé naturellement) et les bordures se sont un peu affaissées. Il va falloir que je rectifie cela.
Je ratisse les restes des cultures et le paillis pour les enlever. Je vais les utiliser ailleurs au jardin. En temps normal cette opération n’aurait pas été nécessaire (voyez cet article : En automne ne nettoyez surtout pas…).
Mais là, comme cette parcelle a été nouvellement créée, j’ai besoin de compléter le niveau de la terre.
Le mini-composteur intégré a bien fonctionné, même si des mulots (qui n’ont fait aucun dégât sur les cultures) venaient grignoter les déchets de cuisine que j’y mettais.
Ensuite j’ai plutôt remplacé ces matières fraîches par d’autres comme de l’herbe verte, sans oublier d’ajouter 2 volumes de matière sèche (ici principalement des brindilles) pour obtenir une décomposition équilibrée.
Sur la photo, on voit des glands qui sont tombés des chênes avoisinants. Ce n’est pas gênant, je les considère comme un petit apport supplémentaire de matière organique.
J’installe des planches pour redresser les briques et les maintenir en place. Elles seront retirées à la fin de l’hiver, au moment d’installer les premières cultures.
Je rapporte une petite couche de terre, environ 5 cm, pour remettre à niveau. J’avais prévu cela lors de la construction et gardé un surplus de terre sur la bâche qui se trouve juste derrière.
Comme j’ai repositionné les briques, un interstice s’est créé et j’utilise le jet d’eau pour bien qu’il se remplisse avec la nouvelle terre.
Vous remarquerez que j’ai laissé en place les quelques herbes spontanées qui étaient là. Je n’ai aucune raison de les enlever maintenant et leurs racines sont les bienvenues dans le sol car elles stimulent la vie microbienne, ce qui est un gage de fertilité pour l’avenir.
En novembre il est encore temps (si votre potager est situé au sud de la Loire) de semer de la féverole, c’est un engrais vert qui va aider à structurer le sol grâce à ses racines.
De plus en plus, j’essaie de combiner les effets positifs du paillis et des engrais verts. Habituellement, on met soit l’un, soit l’autre.
Mais pour combler les espaces entre les tiges d’engrais verts (propices aux courants d’air qui refroidiraient la terre en hiver), je mets une fine couche de BRF que j’ai fraîchement broyé. Pas plus d’1 cm pour commencer en attendant que les plantules de féverole aient levé. Ensuite, je pourrai augmenter l’épaisseur, pour arriver à 2 ou 3 cm. Pas plus, car le broyat, qui est principalement riche en carbone, viendrait à déséquilibrer la terre.
Pour éviter que les oiseaux viennent gratter la surface et mettre le bazar dans le mulch et déterrer les graines, j’ai couvert la parcelle avec un grillage à poules. Je l’enlèverai le plus tard possible, mais pas trop tard non plus pour ne pas blesser les jeunes pousses de féverole en l’ôtant.
Qu’en pensez-vous ?
D’abord, voici un lien pour lire ou relire toute la série d’articles sur cette parcelle.
Je sais que certains d’entre vous ont fabriqué un rectangle semblable à celui-ci en lisant mes articles précédents. Pouvez-vous nous donner quelques nouvelles de votre parcelle ?
Et à tous : que vous inspire ce type de potager ?
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- ou une vidéo qui vous montre ce qui pousse maintenant dans mon potager (y compris les ratages et les leçons à en tirer).
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