Démarrer un petit potager durable en permaculture (partie 4)

36 comments on Démarrer un petit potager durable en permaculture (partie 4)

Nous sommes en novembre, et c’est le moment de vous faire un petit retour arrière sur ce rectangle de potager surélevé qui contient du bois enterré.

L’année dernière, j’avais fabriqué une petite planche de culture légèrement en hauteur, et dont la particularité était d’avoir enterré des rondins de bois mort sous la terre. Je m’étais inspiré en cela des nombreux exemples de buttes que l’on trouve en permaculture.

Dans cet article, je vais vous parler des cultures menées dans ce petit rectangle et comment je l’ai préparé pour passer l’hiver, afin qu’il entame sa 2ème année dans les meilleures conditions possibles.

Petit bilan de la 1ère année de mise en culture

Les petits pois commencent à grimper sur le grillage du composteur intégré
Les petits pois commencent à grimper sur le grillage du composteur intégré

La saison avait bien commencé avec un carré de 8 laitues magnifiques, mais avec l’épisode des ragondins qui ont tout ravagé, j’ai dû adapter mes objectifs.

Du coup, j’ai quand même fait pousser des choses dans les différentes cases du rectangle :

  • Des haricots nains qui ont eu du mal à démarrer, les graines ayant pourri à plusieurs reprises dans cette terre argileuse, à cause du printemps anormalement pluvieux que nous avons eu ici à Toulouse (alors qu’à l’inverse les régions plus au nord ont eu un printemps très sec).
  • Un plant de piment ‘Doux des Landes’.
  • Un plant de tomates cerise qui a bien donné.
  • Un plant de courgettes qui a également été productif.
  • Des batavias pour l’été qui n’ont jamais réussi à se développer complètement avec la sécheresse que nous avons subie.
  • Un plant de concombres (variété ‘Lemon’ à petits fruits) qui a bien produit.

Que peut-on en déduire sur l’amélioration de la terre alors que construction de la parcelle date seulement de l’hiver précédent ?

Je vous remets en mémoire les différents éléments qui ont été empilés pour fabriquer cette parcelle :

  • La terre a été décaissée sur 20 cm,
  • Une couche de bois mort (rondins de 10 cm de diamètre) a été posée au fond, recouverte avec des branchages plus fins et les interstices ont été comblés avec des brindilles et des feuilles mortes,
  • Une couche de déchets végétaux frais (compost très jeune et tontes de pelouse),
  • De la terre d’origine pour arriver à ras des bordures en briques, soit une épaisseur de 10 cm environ,
  • Et pour finir un paillis composé de feuilles mortes.

Au printemps, la terre bien mouillée par les pluies a permis de planter facilement les légumes en écartant le paillis de feuilles dont la décomposition était bien avancée. La surface de la terre avait commencé à devenir plus grumeleuse et sa couleur plus foncée. Mais il faudra encore du temps pour que toute l’épaisseur de terre s’améliore : en creusant à quelques cm de profondeur, on retrouve vite la couleur claire de la terre d’origine.

En été, j’ai pu observer que les légumes à racines superficielles comme les salades ont eu beaucoup de mal. Il faut dire que j’arrosais à la main cette parcelle (contrairement au reste de mon potager qui bénéficie d’un réseau de goutte-à-goutte). Et je suis quelqu’un qui n’aime pas arroser, peut-être parce que dans cette région toulousaine balayée par les vents desséchants, la terre devient tellement sèche qu’on a l’impression qu’il faudrait arroser pendant des heures pour arriver à l’humidifier durablement. Donc le supposé “effet d’éponge” qui aurait dû être procuré par le bois mort enterré… ne s’est malheureusement pas produit.

Par contre, les légumes que j’avais plantés au printemps et qui ont eu le temps d’établir des racines en profondeur, ils ont plutôt bien résisté durant l’été et m’ont donné des récoltes jusqu’en octobre pour les tomates et les piments.

Préparation pour passer l’hiver

Le contenu du rectangle a réduit de volume (ce qui est tout à fait normal car le sol s’est tassé naturellement) et les bordures se sont un peu affaissées. Il va falloir que je rectifie cela.

Je ratisse les restes des cultures et le paillis pour les enlever. Je vais les utiliser ailleurs au jardin. En temps normal cette opération n’aurait pas été nécessaire (voyez cet article : En automne ne nettoyez surtout pas…).

Mais là, comme cette parcelle a été nouvellement créée, j’ai besoin de compléter le niveau de la terre.

Le mini-composteur intégré a bien fonctionné, même si des mulots (qui n’ont fait aucun dégât sur les cultures) venaient grignoter les déchets de cuisine que j’y mettais.

Ensuite j’ai plutôt remplacé ces matières fraîches par d’autres comme de l’herbe verte, sans oublier d’ajouter 2 volumes de matière sèche (ici principalement des brindilles) pour obtenir une décomposition équilibrée.

Sur la photo, on voit des glands qui sont tombés des chênes avoisinants. Ce n’est pas gênant, je les considère comme un petit apport supplémentaire de matière organique.

J’installe des planches pour redresser les briques et les maintenir en place. Elles seront retirées à la fin de l’hiver, au moment d’installer les premières cultures.

Je rapporte une petite couche de terre, environ 5 cm, pour remettre à niveau. J’avais prévu cela lors de la construction et gardé un surplus de terre sur la bâche qui se trouve juste derrière.

Comme j’ai repositionné les briques, un interstice s’est créé et j’utilise le jet d’eau pour bien qu’il se remplisse avec la nouvelle terre.

Vous remarquerez que j’ai laissé en place les quelques herbes spontanées qui étaient là. Je n’ai aucune raison de les enlever maintenant et leurs racines sont les bienvenues dans le sol car elles stimulent la vie microbienne, ce qui est un gage de fertilité pour l’avenir.

En novembre il est encore temps (si votre potager est situé au sud de la Loire) de semer de la féverole, c’est un engrais vert qui va aider à structurer le sol grâce à ses racines.

De plus en plus, j’essaie de combiner les effets positifs du paillis et des engrais verts. Habituellement, on met soit l’un, soit l’autre.

Mais pour combler les espaces entre les tiges d’engrais verts (propices aux courants d’air qui refroidiraient la terre en hiver), je mets une fine couche de BRF que j’ai fraîchement broyé. Pas plus d’1 cm pour commencer en attendant que les plantules de féverole aient levé. Ensuite, je pourrai augmenter l’épaisseur, pour arriver à 2 ou 3 cm. Pas plus, car le broyat, qui est principalement riche en carbone, viendrait à déséquilibrer la terre.

Pour éviter que les oiseaux viennent gratter la surface et mettre le bazar dans le mulch et déterrer les graines, j’ai couvert la parcelle avec un grillage à poules. Je l’enlèverai le plus tard possible, mais pas trop tard non plus pour ne pas blesser les jeunes pousses de féverole en l’ôtant.

Photo prise après l’hiver, fin mars, la féverole a bien poussé

Qu’en pensez-vous ?

D’abord, voici un lien pour lire ou relire toute la série d’articles sur cette parcelle.

Je sais que certains d’entre vous ont fabriqué un rectangle semblable à celui-ci en lisant mes articles précédents. Pouvez-vous nous donner quelques nouvelles de votre parcelle ?

Et à tous : que vous inspire ce type de potager ?

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Parce que ce n’est pas facile de réussir son potager naturel à tous les coups, je prépare pour vous chaque semaine :

  • un article pratique où je vous apprends une nouvelle technique de culture que vous pourrez appliquer chez vous,
  • ou une vidéo qui vous montre ce qui pousse maintenant dans mon potager (y compris les ratages et les leçons à en tirer).
lm Général

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Réponses

Les commentaires :
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  1. Carmen

    Très pratiques cettes detailes. Merci

  2. Vivien

    Bonjour Nicolas
    j’ai vu que vous étiez de la région toulousaine donc du Sud ! Est-ce que vous arroser moins votre but que vos vos autres potagers traditionnel ? Je suis du sud également(du Gard) j’aimerais passer en Permaculture pour principalement réduire mes arrosage qu’en pensez-vous ?

  3. sylvie

    bonjour, j ai mis en place un carre potager permaculture en septembre, donc, il est pret je pense a recevoir des plants graines et autres. Je suis en basse normandie je recherche des idees; il fait 1m20 de cote
    merci de votre aide

  4. cathy

    Bonjour
    Cela fait des années que je suis votre blog qui m’aide à enrichir mes petites connaissances potagères. Un grand merci donc pour toutes ces informations .
    J’ai récupérer du broyat de feuillus après le passage des communaux. En effet ils le laissent sur les talus à la disposition des personnes souhaitant le récupérer .Ce broyat provient d’un élagage qui a été fait sur les talus qui bordent une voie de chemin de fer. Est_ce un problème? et également puis-je m’en servir pour les allées de mon potager (j’ai suivi votre méthode allée 40cm bande potagère de120) ou pour pailler mon potager? Bonne continuation , Cathy

    1. Nicolas (Toulouse)

      C’est une bonne question et je me la serais posée aussi. Apporter une réponse, c’est autre chose. Il faudrait savoir si les trains qui passent sont diesels ou électriques, si la SNCF met du produit désherbant le long des voies…

      Avatar de Nicolas
  5. Cédric

    Bonjour Nicolas,
    Merci pour ce partage :)
    Je me suis demandé s’il n’est pas trop vite rempli le tube en grillage qui fait composteur ?
    Et comment mélanger ? Pas besoin ?
    J’ai parlé du compost dans un article j’ai oublié ta technique du coup ^^ qui ressemble à celle que j’ai vu dans les keyhole finalement ? En fait je parlais des composteurs mais j’oubliais les versions en grillage qui permettent à l’oxygène de rentrer contrairement à ceux en plastique.
    J’ai mis des photos de notre tas de compost pour illustrer pourquoi je me pose la question du volume, on a peut être abusé un peu sur la de paille, mais ça fait quand même un bon tas après 3-4 mois : https://jeune-pousse-permaculture.fr/quelles-techniques-de-compostage-quelle-est-la-meilleure/ ?
    Sinon à vue de nez sur ta butte j’aurais envie de pailler plus, de mettre les épluchures sous la paille, et planter un engrais vert oui.
    A bientôt
    Hâte de voir la suite !
    Cédric du blog Jeune Pousse Permaculture

    1. Nicolas (Toulouse)

      Je me suis en effet inspiré des keyhole gardens. Ce composteur intégré, il faut le voir comme un composteur d’appoint qui va aussi créer de la fertilité pour les cultures qui seront juste à côté. Pour mélanger, il y a une planche amovible au niveau du sol.

      Avatar de Nicolas
  6. Muriel

    Super article
    Cette année je voudrais installer un goutte à goutte dans mon jardin ,je suis entrain de repenser la position de mes parcelles et des cultures
    Avez vous un article ou des conseils de pose sur l’arrosage goutte à goutte ou micro jets ,combien de temps faut il arroser et combien consomme ce type d’arrosage
    Merci d’avance pour vos précieux conseils et bravo pour votre blog
    Cordialement
    Muriel

    1. Nicolas (Toulouse)

      Je peux vous proposer ces 3 articles :
      https://potagerdurable.com/realisation-systeme-irrigation-potager
      https://potagerdurable.com/arrosage-automatique-potager-en-carres
      https://potagerdurable.com/potager-en-carre-reserve-d-eau-wicking-bed
      Si votre terre est lourde, il vaut mieux arroser longtemps (1 heure) mais tous les 3 jours (en plein été). Si votre terre est sablonneuse, c’est le contraire, il vaut mieux arroser tous les jours mais moins longtemps.
      La consommation se calcule facilement si on utilise un tuyau avec goutteurs incorporés (c’est aussi le plus pratique). Il y a en général 3 goutteurs par mètre de tuyau et ils ont un débit de 2 litres par heure. Il suffit de faire la multiplication en fonction de la longueur totale de tuyau nécessaire. J’ai espacé mes lignes de 40 cm.

      Avatar de Nicolas
    2. Cédric

      Bonjour Muriel,
      Je peux vous faire part de mon expérience pour avoir des ordres d’idées :
      Cette année nous avions un système goutte à goutte, et pour savoir combien nous consommions d’eau nous avons simplement ajouté un compteur d’eau que nous avons acheté une vingtaine d’euros.
      En saison sèche, nous consommions environ 1500 litres tout les 3 jours sur une parcelle cultivée de 150m² moyennement dense, paillée, dans le sud de la France. Environ 50 pieds de tomates, 10 de courgettes, des poivrons, des aubergines, des courges et pas mal d’autres choses.
      Bon jardinage !
      Cédric du blog Jeune Pousse Permaculture
      http://jeune-pousse-permaculture.fr

  7. Michel

    Bonjour Nicolas.
    Merci pour votre point bien précis.
    J’ai terminé deux espaces de permaculture. Un travail rendu très difficile par les déluges d’eau sur Marseille depuis plusieurs semaines. Je prévois de construire un tunnel plastique afin de les protéger des pluies tout en conservant un peu de chaleur pour les premiers légumes repiqués.
    Bonne continuation à tous.

  8. Nadeige

    Bonjour Nicolas,
    Je suis également très intéressée par les résultats de carrés, j’ai fait mes 2 premiers carrés-test cette année avec grillage anti-mulots par-dessous (mais les chats -ou autre bestiole ?- passent par le dessus, mdr) ; je pense que les branches ont mis le temps pour se décomposer : les légumes racines (carottes, pommes de terre) n’ont rien donné, les oignons, ail sont restés très petits ; les radis auraient pu être exceptionnels mais ont manqué d’eau (pas régulièrement sur place)… par contre tout ce qui était “au-dessus” (épinards, blettes, un pied de tomates) ont bien donné ! (et attiré les altises mais faut bien que tout le monde profite…) ; j’ai donc rempli à nouveau mes carrés avec des branches beaucoup plus décomposées cette année ; je pense que d’ici le printemps ça devrait le faire. J’ai semé également trèfle et sarrasin (n’ayant pas eu les autres engrais verts à temps). J’ai également des glands qui tombent dans les carrés, mais c’est vite gênant vu les racines fortes qui poussent derrière, je ne les laisse donc pas.

  9. Anne-Marie

    Bonjour Nicolas, je suis vos articles régulièrement mais c’est la première fois que je me manifeste ;-). J’avais fais, il y a 3 ans une butte (procédé permaculture) qui à part les courgettes ne donnais pas grand chose dû très probablement à une trop petite couche de terre. J’ai donc l’année passée converti cette butte en grand carré surélevé (double hauteur de planche d’échafaudage) de +- 2m sur 5m complété par du compost. Cette année j’y ai planté des petits pois et haricots fins qui ont bien donné mais tous les légumes racines comme les radis, carottes, oignons n’ont absolument rien donné. Aucuns de ces légumes n’ont grossi. Les oignons sont restés à la petite grosseur que je les ai planté et les radis (semés en graines) sont devenus de petites racines dures.
    Avez-vous une éventuelle explication à cela ? Pour information j’habite en Belgique (donc le grand nord pour les Toulousains ;-) ).
    Encore un grand merci pour tous vos bons conseils bien précieux.

    1. Nicolas (Toulouse)

      Vous dites “complété par du compost”. Si celui-ci était trop jeune (pas assez décomposé), cela n’a pas été apprécié par les légumes que vous citez, qui poussent mieux dans une terre qui ne contient pas de fumure fraîche.

      Avatar de Nicolas
      1. Anne-Marie

        Merci pour votre réponse Nicolas. C’est un compost de plusieurs années (devenu du terreau) et je pense donc assez décomposé. Je vais réessayer les radis en 2019 et vérifier mieux l’arrosage (il a fait exceptionnellement chaud et sec chez nous en Belgique cette année).
        Merci à vous

  10. Jean Landais

    mon carre est envahi par les fourmis!!!! colonie de fourmis que faire ?? marc de café rien n’y fait

    1. Nicolas (Toulouse)

      J’ai essayé beaucoup de choses pour éloigner les fourmis, mais sans succès.
      Maintenant je les laisse tranquille et de toutes façons elles ne font pas de dégâts aux légumes chez moi.

      Avatar de Nicolas
  11. Pascale

    Bonjour,
    Suite à votre article, j’ai moi aussi crée une nouvelle planche de culture en suivant votre exemple. Les résultats cette année ont été mitigés (eu égard à un été particulièrement sec en Normandie). D’ordinaire, je paille mais n’arrose pas. J’y ai été contrainte cette année en juillet et début aout car en plus de la sècheresse ma terre est très drainante (sablonneuse)… Malgré l’arrosage, mes concombres, mes premiers plans de courgettes et mes premiers haricots ne sont pas partis. J’ai eu de belles pommes de terres, 2 pieds de tomates magnifiques et très fructueux jusqu’en octobre, de très beaux potirons, et j’ai désormais de magnifiques choux verts et céleris raves (plus beaux que ceux de mes autres planches). Les épinards sont en place aussi ! Je suis plus satisfaite de mes récoltes sur la 2ème période. J’ai cependant constaté des galeries de mulots…

  12. Alain

    Bonjour,
    J’ai réalisé ce type de rectangle il y a maintenant 4 ans avec des parpaings. L’année dernière, j’ai décidé de remplacer ces parpaings par de gros morceaux de bois morts récupérés en foret. Au bout d’un an, on peu remarquer que c’est beaucoup mieux pour la diversité de la faune locale. Par contre le bois mort sous la terre me pose de gros problèmes de sècheresse car l’eau d’arrosage passe à travers mais ne remonte pas vers la terre qui est au dessus. Je vais donc refaire mes rectangles en mélangeant la terre avec les restes de bois mort et sur la surface un paillis de feuilles morte mélangé d’herbe (ramassage des feuilles mortes à la tondeuse) pour passer l’hiver. Voila pour mon expérience.

    1. Nicolas (Toulouse)

      Il faut bien combler les interstices entre les morceaux de bois, avec du broyat, des brindilles, certains y mettent même de la sciure !

      Avatar de Nicolas
  13. Bernard

    L’année dernière, j’ai fait une butte (genre Sepp Holzer ) , 3mx1m ,comme la vôtre mais avec beaucoup de bois en décomposition. .Résultat des quantités impressionnantes de courgettes, d’aubergines et une trentaine de butternottes qui se sont éparpillées devant la butte, et des tomates cerises à volonté. .
    Très satisfait de ma butte.

  14. Françoise

    Bonjour,
    voilà environ 7 ans que j’ai fait une butte suite à la lecture d’un livre de Sepp Holzer (il travaille à la pelteuse mais c’est l’esprit qui est à retenir), les premières années en effet j’ai eu des résultats plus qu’interréssants mais maintenant ce n’est plus qu’un repaire de mulots et autres rongeurs. Je ne mettais que des légumes gourmands et pas de légumes racines sauf des betteraves. Suite à la lecture d’un livre de Joseph Jauffrey j’ai entrepris de refaire une nouvelle butte ( sur cette partie de terrain je suis à 30cm du rocher et donc ça ne pousse guère) sur laquelle je mettrai un tunnel 2x3m pour mes aubergines et poivrons (je suis à 700m d’altitude donc période de jardinage assez courte), j’ai décaissé sur 20cm puis ameubli le fond à la grelinette, mis 20cm de bois mort puis des déchets de ronces, herbes mortes … (je suis en pleine campagne), puis au cours de l’hiver je complèterai en fonction de mes différents nettoyages et 15 jours avant la plantation je mettrai une couche d’herbe verte (pour donner de la chaleur) puis 20cm de terre, paillage et je repiquerai mes plants. Faire cette butte va aussi me permettre de changer la pente qui est actuellement nord pour la mettre sud et gagner encore quelques degrés. Ma question est comment l’entretenir d’une année à l’autre (comme une parcelle normale?) sans avoir à tout refaire car une fois tout le bois décomposé le terrain conservera-t-il toujours son humidité (ma terre est très drainante). Je pense que les buttes ne sont intéressantes que si votre terrain n’est pas très performant sinon un bon terrain conduit en permaculture (permaculture ne signifie pas faire une butte) demande moins de travail au départ et le même au cours du temps. En 7 ans j’ai divisé par deux ma surface de culture (sur la bonne partie de mon terrain) en améliorant mon sol de cette façon et pour toujours être en autosuffisance.
    Bonne journée et merci pour vos articles fort intéressants

    1. claudine

      vous vous lancez dans la culture de mures ? parce que la ronce est une chienlit , le moindre bout en fait un pied vigoureux !! à eviter

      1. Françoise

        non je ne cultive pas la ronce. Je les coupe maintenant (elles sont chez mon voisin qui n’entretient pas son terrain et surtout sa limite entre mon jardin et sa friche, mais qui est d’accord pour que je le fasse! A l’automne je ramasse les mûres, bel échange) et mets les ronces (pas les souches évidemment) dans l’hiver sur ma butte et elles ont le temps de se déssécher avant que je ne les recouvre. J’ai déjà fait ça dans ma première butte et n’ai eu aucune repousse.

    2. Nicolas (Toulouse)

      En effet comme le dit Claudine, les ronces se bouturent très facilement.
      Pour l’entretien de votre butte, déjà vous en avez pour pas mal d’année pour que le bois se décompose complètement, je dirais au moins 5 à 8 ans. Et après, la fertilité de la butte se renouvellera grâce au mulch nutritif permanent.
      C’est grâce à lui aussi que la butte ne va pas subir d’érosion à cause des pluies.

      Avatar de Nicolas
      1. Françoise

        merci pour votre réponse, donc si j’arrive à “maîtriser” les rats taupiers c’est bon pour le restant de ma vie si je l’entretiens convenablement!
        Mon autre question: tous les ans je compte y mettre les aubergines et poivrons mais comment rééquilibrer le sol à chaque saison puisque ce seront les mêmes éléments qui disparaîtront? L’entretien avec le mulching est-il suffisant?

        1. Nicolas (Toulouse)

          Le mulch permanent fait beaucoup de bien et vous pourrez aussi apporter du compost maison chaque année à la plantation des aubergines.
          Il faut abandonner nos anciens préjugés sur l’apauvrissement du sol et la rotation des cultures. C’était valable pour un sol “mort”, mais en maintenant le sol vivant, il faut faire confiance aux bactéries, champignons et autres microorganismes pour maintenir l’équilibre du sol en apportant les nutriments nécessaires.

          Avatar de Nicolas
  15. Celyne

    Bonjour Nicolas. Tout d’abord le cahier de jardin 2019recu hier est superbe. Merci. J’ai moi aussi construit un carré de jardin mais pas aussi finalisé. Je n’ai eu le temps d’y mettre que quelques pomme de terre au printemps et 3celeris rave le tout ayant très bien donné il en reste encore…
    J’ai lu dans vos articles précédent que vous aviez du mal à faire pousser les légumes racines dans ce genre de carré sans doute du aux branches dessous composant le remplissage. Pour ma part ils ont très bien poussé notamment les betteraves que j’ai eu en grandes quantités et les radis noirs.. J’ai 7carrés de jardins répartis à plusieurs endroits et 5 d’entre eux remplissent bien leurs fonctions…j’ai carrément fait 2grandes caisses de 120/60/60 et ces 2 là résistent à la sécheresse. Incroyable. Sans doute à goutte et très peu d’arrosage. L’épaisseur du remplissage doit y faire. 60cm tout de même. Je vais fignoler les autres rapidement pour le printemps suivant..bonne cobto uation et merci pour ces articles que j’attends avec joie tout les dimanches.

  16. Julien

    Bonjour ! J’ai fais en mars 2 bac en suivant tes conseils (avec quelques variantes) surtout pour éviter les rats taupiers : du grillage fin au fond pour les bloquer.
    Mes légumes racines ont été protégés cette année :)
    Je n’ai pas eu de soucis dans la culture des légumes, très belles récoltes sur les bacs, même meilleur.
    Merci à toi et continu comme ca.

    1. Nicolas (Toulouse)

      Merci Julien et bonne continuation l’année prochaine.

      Avatar de Nicolas
  17. René

    Bonjour Nicolas, j’ai également fais cette expérience de plate bande surélevée avec 20 cm de bois, BRF pour combler les vides puis 30 cm de bonne terre enrichie avec du composte.
    La première année sans problème majeur, la deuxième année les mulots s’y sont installés et ont grignoté quelques cultures, les années suivantes la plate bande ne servait plus qu’à la nourriture des mulots.
    Je vais donc prendre mon courage à deux mains et sortir le bois qui je pense sers d’abri aux mulots. Au niveau production rien à redire mais pour les légumes gourmands.

    1. Nicolas (Toulouse)

      J’ai eu 2 types d’échos : ceux comme toi qoù les mulots grignotent les légumes, et d’autres chez qui les mulots sont présents mais ne font pas de mal aux légumes. Allez savoir pourquoi !

      Avatar de Nicolas
  18. Thomas

    Salut Nicolas ! Question : si j’ai bien saisi ta terre a tendance à sécher, faire un potager surélevé ne risque t il pas d’augmenter cet effet ?

    1. Nicolas (Toulouse)

      Tout à fait, un potager à plat (ou même en creux) est mieux adapté aux régions sèches.
      Mais si j’ai construit ce potager, c’est pour des raisons pédagogiques (pour montrer aux lecteurs comment on fait) et pour des raisons expérimentales (le bois mort au fond peut-il faire “éponge” et garder de l’eau en été).

      Avatar de Nicolas
  19. jolabrouette

    Nicolas bravo pour tes conseils mais la permaculture n’est pas ma tasse de thé
    chacun a sa vision des choses sur la manière de travailler son jardin je travail celui ci a l’ancienne depuis 45ans en recouvrant et travaillant celui ci avec ” une grelinette” les résultats ne sont pas négligeables je crois que la permaculture demande beaucoup d’attention et de préparation,et ce régulièrement
    ceci n’est qu’un avis personnel
    a propos: que mettrais tu quoi comme engrais vert au Printemps
    pour recevoir des Tomates ..??
    bon jardinage 2019
    jo

    1. Nicolas (Toulouse)

      “… la permaculture demande beaucoup d’attention et de préparation” ???
      Pas du tout Jolabrouette ! Bien au contraire, avec la permaculture :
      – plus besoin de travailler le sol (les vers de terre s’en chargent)
      – plus besoin d’arracher les mauvaises herbes (elles ne poussent plus grâce au mulch)
      – plus besoin d’arroser (toujours grâce à la couverture permanente)
      – plus besoin de fertiliser (idem)
      – moins de ravageurs et de maladies (grâce à la biodiversité).
      Il y a encore d’autres avantages mais je n’ai pas la place ici pour tous les citer.
      Sinon pour répondre à ta question : au printemps on va prendre un engrais vert à pousse rapide, afin de pouvoir mettre des cultures de légumes ensuite. La moutarde et la phacélie conviennent bien.

      Avatar de Nicolas

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