Au sommaire de ce tour du potager de la mi-avril, nous allons passer en revue :
- La fin des cultures d’hiver,
- Les cultures de printemps qui poussent actuellement,
- Les cultures d’été qui se préparent.
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La fin des cultures d’hiver
C’est en ce moment courant avril que les légumes cultivés en hiver commencent à monter en fleur. Je parle ici des légumes qui n’ont pas encore été récoltés (comme les laitues rouge grenobloise, la mâche ou les chicorées scaroles et italiennes) et des légumes qui se récoltent depuis début février en mode “feuille à feuille” (comme les choux kale ou les choux de Bruxelles, mais c’est faisable aussi pour les salades).
Tous ces légumes d’hiver avaient été plantés soit l’été de l’année dernière pour les plus gros (choux, blettes), soit au cours de l’automne pour les plus rapides. Et pour ces derniers, j’ai remarqué que cela vaut vraiment le coup de faire des semis échelonnés.
Prenons par exemple les laitues : je sème à la fois des variétés extrêmement résistantes aux gelées (variété ‘Brune d’hiver’ et chicorées italiennes) et des variétés qui tolèrent un léger gel (rouge grenobloise, scarole), quoique cette dernière catégorie a résisté à -6°C cet hiver car en région sèche comme la mienne, les feuilles sont moins gorgées d’eau.
Il faut savoir que le développement des légumes ralentit très fortement quand la durée du jour passe en-dessous de 10 heures, ce qui est le cas sous nos latitudes entre fin novembre et mi-février.
Donc si on veut avoir des choses à récolter pendant cette période, il faut qu’ils aient eu le temps de grossir avant, d’où la nécessité de les semer pas trop tard au mois d’août. Il fait parfois encore trop chaud à ce moment pour que les graines de laitues germent correctement, je fais donc la plupart de ces semis dans des godets à l’intérieur de la maison. Ces salades seront les premières à monter en fleur au printemps.
Puis je refais un semis un mois plus tard en septembre, puis un dernier en octobre. Ces salades vont pousser un peu jusqu’à la fin de l’automne, puis se mettre en pause au cœur de l’hiver pour redémarrer fin février et grossir en mars. C’est maintenant en avril que je récolte les grosses pommes de laitues.
Ces légumes auront été protégés tout l’hiver par un voile de forçage qui est respirant parce que je veux que la moindre pluie atteigne le sol. Mais dans des régions où il pleut beaucoup plus, il vaudra mieux utiliser une bâche plastique transparente et étanche, car trop de pluie ferait pourrir les salades.
D’autres légumes survivent facilement à un hiver pas trop humide comme les blettes, les céleris-branches et les fenouils et offrent de belles récoltes en avril avant de monter en fleur.
La féverole (engrais vert) semée début novembre fait maintenant 60 cm de haut. J’ai dû la rabattre sévèrement sur les plates-bandes qui accueilleront les tomates car ce n’est pas encore pour tout de suite, car ils transpiraient trop.
Les cultures de printemps qui poussent actuellement
Parlons d’abord des fèves : dans les potagers situés au sud de la Loire, il est possible d’en semer deux fois dans l’année, une première fois fin octobre-début novembre, et une seconde fois fin février-mars. Du coup la période de récolte est plus étalée et nous pouvons nos régaler plus longtemps de ce légume délicieux et bien nourrissant car c’est un féculent.
J’ai commencé début février à faire mes semis pour les cultures de printemps et début avril je considère qu’ils sont terminés, les semis suivants étant considérés comme des cultures d’été.
Ma philosophie, c’est de semer quasiment les mêmes légumes tous les 15 jours, mais en très petite quantité. Par exemple je sème 6 laitues chaque quinzaine. Cela peut paraître peu, mais quand on additionne le tout on arrive quand même à 30 laitues, ce qui dépasse la place que j’ai pour les mettre au potager ! Mais il arrive parfois quelques accidents de parcours et on est toujours content d’avoir quelques plants en surplus. Comme une fois où j’avais oublié la barquette de plants de laitues sur la pelouse pendant la nuit et où les escargots se sont défoulés !
Cette année j’ai complètement abandonné la petite serre de balcon qui me servait à protéger mes plants au printemps car ici à Toulouse dès que le soleil sort en mars, il tape tout de suite assez fort et la température montant trop vite, même en gardant la porte ouverte.
J’utilise maintenant des caisses en plastique transparent, les mêmes que j’utilisais jusqu’à maintenant pour les plants de tomates. Je trouve cela plus pratique pour gérer la température, en fermant avec le couvercle fourni si le ciel est couvert ou en mettant une fermeture plus légère avec un morceau de voile de forçage maintenu par un élastique, voire en laissant complètement ouvert.
Ces caisses sont faciles à transporter si je dois les mettre à l’abri de la pluie sous l’auvent de la terrasse ou même pour les rentrer à l’intérieur de la maison en cas de nuit très froide.
Semis en pleine terre : le premier semis de radis effectué début mars sera bientôt bon à récolter, d’autres semis ont été faits tous les 15 jours.
Pour les carottes j’ai décidé de mettre toutes les chances de mon côté cette année car c’est une culture difficile dans ma terre qui ne peut pas être bien affinée car elle contient de la matière organique en cours de décomposition (du BRF en particulier).
Pour accélérer la germination, j’utilise la technique de pré-germination avant de les semer en pleine terre. Ça a très bien fonctionné et j’ai eu une levée régulière, mais quelques intrus ont voulu s’inviter à la dégustation : d’abord de petites limaces grises ont ratiboisé les plantules alors qu’elles ne faisaient que 1 cm de haut. J’ai mis des granulés d’anti-limace bio mais ceux-ci disparaissaient en totalité au bout d’une seule nuit, ce qui n’est pas habituel. La zone étant protégée par un voile de forçage bien tendu, ce ne pouvait être ni les oiseaux, ni un hérisson (de toutes façons et heureusement, ces granulés au phosphate de fer sont inoffensifs pour eux). En cherchant de plus près, j’ai aperçu un petit trou de mulot dans la terre et c’est vrai qu’il y en a beaucoup qui peuplent le sous-sol de mon potager. J’ai donc déposé quelques petits morceaux de pomme préalablement enrobés avec du tourteau de ricin. Ils ont été avalés en une nuit et depuis les jeunes carottes se développent doucement.
Les deux premières séries de petits pois semés en godets et plantés peu après se portent bien. J’ai quand même réussi à “foirer” la 3ème série, trop confiant en moi, je n’avais pas suivi les conseils que je donne dans mon guide pratique : au lieu d’alléger le terreau avec du sable ou de la perlite, je l’avais trop humidifié et les graines ont pourri au lieu de germer ! Un semis de rattrapage est en cours mais j’ai peur qu’il soit trop avancé dans la saison pour produire de beaux pois car dans ma région la culture des pois se termine début juin, les températures devenant trop hautes.
Un petit mot sur les pommes de terre : les plus précoces (Annabelle) ont été plantées en mars, et ces jours-ci je vais planter les variétés de saison (Charlotte et Juliette). Pourquoi les obtenteurs ont-ils donc cette manie de leur donner des prénoms féminins ???
Les cultures d’été qui se préparent
Là-aussi je fais des semis échelonnés, mais pas aussi fréquents que pour les cultures de printemps car les légumes d’été, pour la plupart des légumes-fruits, ont une durée de développement beaucoup plus longue (à part les haricots nains).
Je viens de faire le premier semis de concombre et de courgette, un second et un troisième suivront à un mois d’intervalle.
J’essaie d’intercaler beaucoup de fleurs dans les rangs de légumes, pour leur côté esthétique et surtout pour attirer les insectes utiles. Chaque année ce n’est pas moins d’une dizaine de variétés que je sème en avril en mottes : Souci, Tagète, Cosmos, Lavatère, Pavot, Zinnia, Bleuet, Rudbeckia…
Les greffes de tomates vont bon train : j’en suis à ma 3ème série (4 plants à chaque fois) et pour l’instant une seule greffe n’a pas pris. Après un petit réglage au niveau des dates, il faut que je sème les porte-greffes 6 jours après les greffons pour obtenir un diamètre de tige identique. La greffe en fente s’est révélée avec un taux de réussite bien supérieur à la greffe à l’anglaise que je pratiquais les années passées.
Je ne greffe que mes 4 variétés préférées (Ananas, Rose de Berne, Mr Underwood pink german giant et une orange : Orange Queen car je n’ai plus de Valencia). À côté de cela, j’utilise toujours la technique du semis en bouteilles pour les autres variétés.
La variété parthénocarpique Siletz continue de pousser, elle est bien en avance sur les autres.
Pour un certain nombre de légumes que je trouve trop fastidieux à semer, je commande chaque année des plants miniatures (bomottes) et le créneau de livraison était très tôt cette année. Après un rempotage, la reprise est bonne et ce petit monde attend des jours meilleurs pour être plantés en terre : patate douce, poire de terre, estragon, aubergine greffée, poivron greffé (que j’essaie pour la première fois cette année, à voir si les récoltes sont aussi spectaculaires que pour l’aubergine) et quelques fleurs.
Mes oyas sont arrivés comme vous l’avez peut-être vu dans cette actu. Il reste encore quelques laitues à récolter sur la plate-bande où j’ai prévu de les enterrer. Je vous tiendrai au courant de l’avancement et des premiers essais.
Une question pour vous
Si vous avez une interrogation ou besoin d’un détail supplémentaire, n’hésitez pas à demander en laissant un commentaire.
Mais surtout, j’aimerais savoir si vous préférez les “tours du potager” sous forme de vidéo (comme celle du mois dernier) ou bien sous forme d’un article avec des photos comme aujourd’hui ? Et dites-moi aussi pourquoi !
[mise-à-jour dimanche soir] la plupart des commentaires préfèrent le texte+photo, j’aimerais entendre un peu plus celles et ceux qui préfèrent les vidéos, pour connaître leur point de vue !!!
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- ou une vidéo qui vous montre ce qui pousse maintenant dans mon potager (y compris les ratages et les leçons à en tirer).
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